Un truc qu'à lire
mardi 12 juin 2007, 15:49 General Lien permanent
Je pense que je n'ai jamais fait de compte-rendu de lecture, ni d'analyse de bouquins dans ce blog. Ne vous inquiétez pas, je ne commencerai pas ce matin une nouvelle carrière de critique. Mais un petit livre que j'aime beaucoup vient de recevoir un prix particulier en France.
C'est certainement plus petit que le Goncourt ou le Renaudot. C'est le prix Printemps des lecteurs, évènement organisé par une librairie de Bordeaux, France3 et Sud-Ouest, je ne suis pas en mesure de juger de l'importance du truc. Mais un prix qui récompense un auteur: « qui n'a pas eu la reconnaissance qu'il mérite », ça j'aime ça. Nous ne sommes pas dans la guerre des éditeurs pour pousser des poulains à la patte gricheuse ( déformation locale de grincheux que j'aime bien, ça sonne comme une craie sur un tableau noir).
Donc le prix du Printemps à « Nikolski » de Nicolas Dickner. Ne cherchez pas, Nikolski est une ile de l'archipel des Alieutes (Aléoussiennes) où le petit roman ne nous entrainera pas. Mais le seul souvenir que le héros du roman ( héros? Difficile de l'appeler comme ça, disons un sujet de...) a de son père: une boussole brisée qui n'indique pas le Nord, mais Nikolski.
Et ce petit livre c'est beaucoup cela: des gens qui ne se trouvent pas parce qu'il n'y a plus de Nord. Celle qui se sait être la fille d'un pirate ne rencontrera pas dans l'aéroport ce fils de la nomade alghonkienne qui était pourtant là, et ne demandait qu'à tomber en amour. Ce n'est pas un livre malheureux, il y a plein de petits bonheurs, plein de sourire et surtout plein de vieux livres et de cartes secrêtes qui nous donnent espoir qu'il y a des routes pour retourner à ce que nous sommes.
Oui c'est un monde post-morderne. Mais c'est l'inverse de Begbeder. On ne sombre pas dans la consommation comme sens, mais on s'envole dans la création du monde et de soi pour construire un sens. Ce n'est pas parfait, mais il est possible d'y vivre.
Evidement, je ne peux pas m'empêcher de vous donner ma solution. Ces enfants de l'espace se trouvent coincés dans le temps des villes. S'ils pouvaient retourner à la forêt, ils trouveraient à ne plus être « je » pour devenir « dans ».
Nikolski, de Nicolas Dickner publié chez Alto au Québec, et chez Denoël en France. Prix des libraires du Québec, Prix littéraire des collégiens, Prix Anne Hébert et maintenant Prix du Printemps des lecteurs.
Commentaires
Tu confonds Steinbeck et Beigbeder pour l'orthographe?
Avant d'écorcher Beigbeder dans tous les sens (ouch, ça fait deux fois en peu de temps avec Heidi), il faudrait peut-être le lire. La "consommation comme sens", c'est ce qu'il dénonce justement. Oui c'est un personnage qui a l'air gâté pourri. Oui certains de ses livres sont détestables parce qu'ils nous plongent dans des univers sordides. Le paradoxe de Beigbeder, qui fait qu'il dérange tout le monde, c'est qu'il dénonce un système dont il semble profiter. Mais ses livres sont des mises en abîme, de l'auto-dérision, et la dénonciation caustique d'une société qu'il méprise, même s'il a su en comprendre les rouages pour s'y faire une place. Par ailleurs, tu lui fais un peu le reproche de parler du monde (qui te répugne) dans lequel il vit, et pourtant tu t'arrêtes sur un livre qui te rappelle le tiens. Il me semble qu'il est légitime de parler de ce qu'on connait.
Et d'un point de vue strictement littéraire, Beigbeder est un plaisir à lire, parce qu'il analyse de façon simple et décalée les visions de nos plus grand auteurs, au sujet desquels il est un puits de connaissances. L'amour de la lecture est chez lui pur et sincère, il en parle avec une telle passion que cela en devient communicatif. Pour avoir cette immense culture littéraire, il sait utiliser les mots.
Puis en terme de prix, il en a raflé aussi quelques uns.
Je ne suis pas fan de TOUS ses livres. Certains me mettent très mal à l'aise (dont le dernier: en général ce sont d'ailleurs ces livres-là qui plaisent aux critiques littéraires houellebecquiens). D'autres sont juste un divertissement un peu voyeur. Mais entre les lignes, il y a là une profondeur et une forme de poésie, dès que Beigbeder se mets à parler d'amour, de littérature ou de philosophie. Tu ne peux pas faire semblant de ne pas la voir juste parce que tu as décrêté que le personnage ne correspondait pas à tes "critères de bonté".
Drenka--) Zut! pour l'orthographe, j'avais vérifié sur internet, comme quoi, il y a n'importe quoi sur internet. Quant à la post-modernité, je refuse à la fois la vision moderne et post-moderne du monde, puisque je refuse que l'humain (à plus forte raison le "je") soit le but de l'existence du monde. Mais bon, comment expliquer cela dans une langue qui se construit en terme causal? Il faudra que je tente de le faire sans doute.
En tous cas tu donnes pas mal envie d'aller jeter un oeil à ce petit bouquin, Nikolski... Et puis recevoir le prix du Printemps, je trouve cela très inspirant
Oui c'est un joli nom, pour un prix! Je le lirai dès que je l'aurai entre les mains, c'est à dire bientôt!
Candy+Raphaëlle--) Du même auteur le traité de balistique... où une fille fait des hold-up entropique... dès qu'elle est quelque part tout se déglingue à vitesse grand V.
elle dit qu'elle l'a et ajoute un "pf" méprisant.
à quand les excuses à genoux ?