Communiquer: le chant des baleines.

Je me pensais seul à étudier la thérolinguistique (les langues de animaux sauvages) et à essayer de construire une systématique. Mes amis scientifiques m'envoient des articles qu'ils n'ont pas le temps de lire et qui parfois me renversent. C'est un peu compliqué mais à la fin il y a des chants d'épaulards.

Ainsi un groupe de recherche de la très sérieuse université d'Helsinki, tente de jeter les base d'une zoo-sémiotique. Cela implique qu'il existe des points communs entre tous les animaux qui communiquent, des traits disons « trans-spécifiques ». Ce groupe cherche à déterminer qu'il y a des « impressive réciprocal resemblance in their musical behaviour » entre les cétacés, les humains, les oiseaux, les canidae, et les insectes. On notera que dans la liste, ces chercheurs ont mis les cétacés avant les humains, ce qui est logique puisque les habilités de communication des cétacés sont probablement plus grandes que celles des humains.

Cela implique qu'il n'y a pas que les humains qui ont des critères esthétiques dans l'appréciation de l'autre. Pour moi cela tient de l'évidence. Quand les biologistes notent que chez les oiseaux chanteurs, les « bons » chanteurs ont des succès reproductifs plus élevés, cela veut dire que les oiselles préfèrent les oiseaux qui chantent « bien » et qu'elles ont donc des critères pour évaluer la qualité du chant. C'est tellement vrai que les très grands chanteurs comme mon ami Fidèle le roselin, réussit à avoir des aventures avec des oiselles de d'autres espèces. C'est encore plus évident chez les mégaptères (les baleines à bosse) où les mâles se livrent à des concours de chants spectaculaires, pour s'attirer les faveurs des grandes dames.

Je ne dirais pas comme eux cependant que cela met en cause la dichotomie nature-culture. Il est facile de déterminer chez les oiseaux qu'il existe des « dialectes » régionaux, et que les dauphins et les épaulards ont non seulement des dialectes mais des attitudes comportementales différentes qui ne peut être nommé que : culture. Ces mots, cultures, langues, dialectes sont tellement définis de fonction de l'espèce humaine qu'il faudrait sans doute renommer les réalités qu'elles décrivent pour inclure les autres espèces animales.

Il faut revenir à l'hypothèse de Pierce, sur les « Interprétants ». Il existe un médiateur entre le signe et l'objet, un médiateur que je n'appellerai pas culturel, mais qui fait la preuve que le sens ne vient pas de moi, mais de mon « groupe » ( je ne sais pas quel mot mettre là) et plus probablement du « groupe de groupes » auquel j'appartiens.

Pour bien marquer la différence un petit extrait de la langue des Épaulards du Pacifique:

Et maintenant des mots de la langue des Épaulards de l'Arctique ( Isa-li bien sûr):