La fin des Livres

Dans la lutte à la survie, à retarder les changements climatiques, il est peut-être temps de dire non à l'imprimé, de lutter pour la dématérialisation de la culture. Mais les livres?

Nous rasons des forêts entières pour publier des journaux aux propos tellement mensongers qu'on ne peut pas emballer le poisson dedans, il pourrit instantanément. Il se fait des montagnes de circulaires, de dépliants publicitaires, et autres mochetés nous incitant à acheter la dernière futilité le tout en 4 couleurs-process et encres minérales donc non recyclables. Des millions de pages montrant le cul bien emballé de filles tellement photoshopées qu'il n'y en a plus qu'une, toujours la même, irréaliste, un ange-putain, qui prétend que la beauté se vend.

Et puis il y a les livres. Il est hors de question d'établir des comités de censure qui diront que ce livre « mérite » qu'on coupe des arbres, alors que l'autre non. Il faut favoriser la distribution la plus large possible de la pensée, même la plus raciste, même la plus abjecte, justement pour démontrer ce qu'est le racisme et s'y opposer jusqu'à la violence s'il le faut.

On me dira qu'avant d'interdire l'impression, il y a tellement d'utilisation abusive du papier, tous ces emballages et sur emballages, toutes ces impressions inutiles dans les entreprises, et même le papier-cul franchement! Oui, commençons par le papier-cul, il se fait des toilettes japonaises avec jet d'eau qui élimine l'utilisation du papier, c'est un bon départ.

Pour ce qui est de la pub qui encombre les services postaux et qui retourne directement à l'incinération, on sauverait des millions de tonnes de pétrole à imposer une taxe assez importante pour rendre non rentable cette folie. Taxons aussi les journaux et les revues, l'infrastructure d'Internet nous permet maintenant de distribuer toutes ces informations sans qu'on ait besoin de passer par couper des arbres, et transporter tout ce poids sur de si énormes distances. Et les taxes permettront d'améliorer sérieusement la circulation des électrons dans les fils.

Mais il y a les livres. Actuellement tous les états développés ont des politiques du livre. Des politiques qui permettent de subventionner d'une façon ou l'autre les livres et la lecture. L'objectif fort louable est d'encourager la production intellectuelle et culturelle, et ça marche, on lit de plus en plus de livres. Mais si on y regarde de plus près, l'essentiel des sommes que nous investissons pour cet objectif, ne va ni au producteur du contenu ( l'auteur), ni au lecteur, mais à acheter du papier, le salir avec de l'encre, le distribuer en camion et faire de la publicité sur les livres. Si on dématérialisait les livres, les mêmes sommes actuellement consacrées au papier et à l'encre, permettrait de faire vivre beaucoup plus d'auteurs et en vendant le contenu beaucoup beaucoup moins cher.

Et nous en avons presque la possibilité. Je dis presque, parce que les écrans ne sont pas encore souples, et s'amène mal dans le lit. Mais ce n'est qu'une question de mois avant que le livre électronique efficace soit disponible. Et si les états poussaient le moindrement dans cette direction, cela serait disponible en quelques semaines.

Il ne s'agit pas d'interdire les livres, il s'agit de favoriser la circulation des idées en dématérialisant le support, et si vous voulez des livres pas de problèmes, mais ils seront franchement plus cher. Et sans livre, nous aurions moins besoin d'une maison pour les mettre, moins besoins d'objets à mettre dans les maisons. Cessons de vivre pour avoir, nous aurons peut-être la chance d'être plus nombreux vivants.

Qu'en pensez-vous?

AJOUT: C'est un truc bien important pour moi, si ça vous tente d'exprimer un truc semblable sur vos blogs, pour que ça se répande largement...