Une question torvisse

C'est la belle Sara qui a levé le lièvre. Pour moi, c'est la question le plus difficile, la question à répondre. Mais il faut la poser pour prendre conscience des défis qui nous confrontent.

« Tant qu'on sera aussi nombreux, il est difficile d'arrêter la croissance. Il faudrait commencer par réduire la population humaine, ce qui va sûrement se faire si on continue sur cette voie... Le problème c'est que vu comment vont les choses, il est fort possible que l'homme disparaisse totalement, et beaucoup d'espèces avec lui. Enfin ce que je dis n'est pas trop politiquement (ou humainement) correct, généralement quand je dis qu'il faut que la population humaine se réduise, on me regarde comme si j'étais une folle extrémiste... » Je cite les mots de Sara. J'aurais certainement trouvé une formule plus pompeuse, mais son propos est on ne peut plus clair, il est là le principal défi.

-Oui, il faut arrêter la croissance. Nous consommons plus que la planète peut en fournir. Il n'y a pas de choix. -Oui, tant que la population augmente aussi vite, on ne peut stopper la croissance. -Oui, nous sommes près de l'effondrement de la population avec ce que cela voudra dire de douleurs, de misères, de gestes de désespoir, de guerres. -Oui, il est fort possible que les humains disparaissent avec la folie de destructions que ses actions entrainent. -Oui, nous avons créé une telle horreur que nous refusons de voir les conséquenses de nos gestes.

Pourtant, l'intention était bonne. Après la Deuxième Guerre mondiale, on a pensé qu'il était possible d'éliminer la faim et l'effort gigantesque d'une génération a jusqu'à un certain point, réussi. Mais nous comprenons maintenant que nous n'avons pas réussi à éliminer la faim, juste à la retarder.

Cependant, comment contrôler la population? La Chine avec sa politique d'un enfant par femme, semble avoir organisé la meilleure réponse. Mais pour réussir cela, ça prend un état très fort donc très répressif. Dans la plupart des pays du monde, une telle mesure entrainerait l'explosion de l'état et une barbarie plus grande encore.

Un enfant par femme parce que le but de la vie est de se continuer. Interdire les naissances serait créer un monde sans sens. Des femmes ne veulent pas d'enfant, c'est leurs droit le plus strict, et on a pas à discuter de cette question. Il n'y a pas de dieu qui donne les enfants au monde, mais des femmes qui les portent, les nourrissent, les élèvent et en font des humains.

Faire cesser les politiques qui favorisent la natalité? S'opposer au pape et aux autres natalistes qui nous conduisent à la catastrophe? Oui, bien sûr, agir sur le politique, parce qu'assumons la responsabilité collective de la situation présente. Faire porter la responsabilité aux femmes, aux individus, c'est encore une fois tenter de se décharger sur les autres de ce que nous devons faire.