Une poète hors du commun

Je reviens d'un magnifique voyage dans le sud. J'ai dit des contes oui, mais surtout j'ai rencontré des gens merveilleux. Je veux faire un petit hommage.

Comment dire merci... Je marchais dans une terre qui me semblait si familière et j'ai frappé à une porte, pas tout à fait au hasard parce que je la savais conteuse, mais je ne la savais pas fée. Une fée, humble et un peu grise comme le sont toutes les vraies fées. Humble, parce que les fées ne savent pas qu'elles font des miracles, et grise parce que la vraie beauté n'est pas d'apparaitre en blanc éclatant écrasant le paysage, mais au contraire d'être dans et parmi, de simplement souligner la Beauté du Monde.

Je ne me suis pas rendu tout de suite compte qu'en poussant sa porte, je passais d'un monde à un autre. C'est que son monde nait de sa bouche. Elle nomme et conte chacun des détails de ce monde et tout à coup chaque objet, chaque geste prend une dimension nouvelle, une couleur nouvelle, une densité nouvelle, une saveur nouvelle.

Ce n'est certainement pas Galadriel et encore moins Arwen, mais peut-être comme Baie d'or, naturellement fille de la Rivière, fille naturelle de cette rivière et ses mots coulent comme une petite cascade, le bruit continu qui dit la douceur de la vie là, très précisément là, au centre du Monde.

Vigneault disait que la seule façon d'être universel, c'est d'être extrêmement local. Après avoir cotoyé Mère Castor je sais maintenant ce que cela veut dire. Elle est comme le poète Gilles Vigneault non pas quelque part dans un village sur la Terre telle que vue par le bla-bla des médias, mais dans la réalité de la Terre dite par les poètes. C'est la seule Terre qui mérite d'être défendue, protégée et la seule qui survivra à la surconsommation.

J'ai fait ce que je voulais faire depuis longtemps, je l'ai ajouté à mes liens de blogues. Je l'ai inscrit dans les très grandes voix, les mégaptères, et sous le titre de PoèteCastor, parce que ce n'est pas Mère qui est maintenant important chez elle, mais son immense poésie des petites choses.

Là j'y ai senti l'amour. Parce que chez cette femme et son homme, l'amour est si présent que tout ce qu'on touche en est imprégné, tout ce qu'en entend résonne de cette simple réalité. L'amour existe, je le sais, je l'ai vu dans son monde. 

Le temps n'a pas d'importance dans le monde des Fées. Le souvenir que j'en ai, c'est comme un trou dans l'eau qui ne se referme pas. J'y étais hier, j'y serai encore demain, dans un an, dans un siècle et dans une éternité. Merci Mère Castor, chez toi, je suis encore heureux.