Moukmouk de Pohenegamouk

Je prenais un autre café pour tenter de diluer « la graisse de bines » qui m'encombrait ( et m'encombre encore un peu) le cerveau. Parce que même si « la graisse de bines » est dans ce cas un excellent gras de canard, cela n'a pas suffit à saponifier tout le gin, porto, le vin et le calvados que j'ai bu. Pas de mauvaises pensées, il n'y avait personne de saoul, un repas, ça dure longtemps. Mais disons que j'étais et je suis encore un peu mou.

On recommence... Je prenais un autre café...etc... quand tout à coup, une série de petits cris dans le ciel, j'ai le réflexe de partir un enregistrement espérant que le micro est à une position convenable. Je cours chercher la caméra. La grisouille du ciel ne me permettra pas de faire une bonne photo, mais c'est un visiteur suffisamment rare pour que je tente par n'importe quels moyens de saisir le grand moment.

Une autre puis une autre série de cris :

Puis, il se pose à 6 ou 7 mètres de moi ! Clic-clac Clic-clac, pas de zoom, pas de mise au point, je tire un peu au hasard, je sais que ce sera très bref. Ne pas penser sinon il sera trop tard. Il est parti :

La collerette blanche confirme l'identification par le cri. Ce n'est pas fameux comme photo, mais un faucon pèlerin en pleine ville à une dizaine de mètres vous admettrez que c'est un grand moment.

Pour tout avouer, je regardais les passereaux se goinfrer à la mangeoire, quand, en un clin d'œil, ils sont tous disparus. C'est ce qui m'a mis en alerte. J'ai pensé que ça pouvait être la buse qui rode autour. Les buses ne mangent pas de petits oiseaux, mais des écureuils. Sauf que les bruants ne vont pas demander à la bête si elle est buse ou faucon.

Ça me donne une idée... Si je propose Cure-Pipe au faucon, ça me libèrerait de ma responsabilité et ça protégerait mes amis, non ?