Un appel pressant

Elle sait trouver tous les moyens pour me rejoindre

Vite vite au marché, il manque 2 trucs pour le dîner. Pas le temps de prendre l’imperméable, c’est pas loin, en courant un peu, je passerai entre les gouttes de pluie. Je fais dix pas et le choc, je les sens dans les nuages. Aucun doute il y a des outardes qui passent. Elles sont en tel surnombre qu’il en passera jusqu’au 15 juin, mais elles ne volent pas ici, d’habitude, elles suivent la ligne du grand fleuve.

Et puis l’image se forme dans ma tête, c’est un message pour moi. La Belle endormie s’ennuie, elle veut que j’aille lui sourire, que je la contemple, que je lui déclare mon amour.

Je le sais, ce sont les filles de Koikoi, ma grande amie outarde. Commère, chicaneuse, et mal engueulée, Koikoi était plus habile au coup de bec agressif qu’à la politesse. Mais cela ne l’empêchait pas d’être la meilleure mère du Monde.

Ses filles m’appellent, il faut que je retourne dans ma forêt, il n’y a de la vie que là-bas. Ici mes racines n’ont pas de quoi se nourrir et je me dessèche.

Oui, les outardes, attendez-moi, quelques jours encore et je pourrai partir.