Thérolinguistique, un nouveau mot canard

Vous vous souvenez, cet été j’ai été adopté par une famille de canard malard. Ce que je sais de leur langue particulière ne me permettra pas d’écrire un traité de physique nucléaire. Mais peut-être un tout petit poème d’amour.

Suite aux grandes interrogations de Laflote sur l’écriture des blogs. J’avais pensé revenir sur l’art particulier de cette écriture. Sa joyeuse parlotte, qui semble totalement farfelue, mais qui nous questionne, par une drôle de tournure d’esprit sur le seul vrai réel, le quotidien dans l’art de continuer. Il y a là une gymnastique de l’esprit, qui mérite d’être étudiée. Confronter ce style avec la maître du genre, Angel et la nouvelle Mère indigne qui a tout à fait compris ce qu’est le genre. Il faudrait aussi l’opposer au style d’Anitta, qui, même si elle nous fait beaucoup jeûner, a quand même placé une forme particulière, « non-blogueste » du genre.

Laflote, reprend ton travail, ton sujet de maîtrise est tout trouvé. : « Le genre blogueur existe-y-il? » le corpus est considérable, mais l’avenir est là pour une grande professeure.

Trop de boulot aujourd’hui. J’ai tapé trop fort sur le clavier, et j’ai eu mal à l’épaule gauche. Solution se détendre, en mettant une ligne à l’eau. Pêcher est un grand mot, tant je sais les poissons cachés très profondément pour éviter la température niveau piscine des eaux de surface.

La cane malard vient tout de suite me voir. Elle est seule et me semble bien triste. J’ai ma réserve de pain perdu caché dans une boîte au bout du quai… je lui en offre, silence. Elle n’a pas faim, vient vers moi et repart plusieurs fois, comme si elle me demandait de remplacer ses canetons. Je ne peux pas, j’ai trop de boulot. Et puis les canetons, c’est fait pour partir. Alors, ce ne serait que déplacer le problème. Elle continue sa route.

Les 5 petits arrivent, fier de leur nouveau brevet de pilote, ils imitent les bombardiers, volant en formation groupée en rase-mottes. Amerrissage parfait, il y a regroupement autour de moi.

Peut de coin-coin, on passe tout de suite au « houi » mon pain sert enfin à quelque chose. Mais on a quelque chose d’autre à me dire. Deux des petites canes très affectueuses en sont déjà au « roui-roui », je mets le pain directement dans le bec, cela ressemble presque à un ronronnement de chat..

Il y a un jeune mâle qui ne veut pas de pain. Je remarque qu’il y a une aile qui ne ferme pas complètement. Je présume qu’il sait ne pas pouvoir faire la route jusqu’au Sud. Les deux petites canes ont un nouveau mot; « prrraaaa » « prrraa », c’est certainement un mot triste.

Ils vont bientôt partir… Était-ce un au revoir? Était-ce une façon de dire que le frère n’en sera pas? Me demande-t-on de faire quelque chose? Et ce quelque chose est-ce un geste de frère ou un geste de prédateur? Est-ce que cela pourrait être le même geste?

Être membre d’une famille canard est une lourde responsabilité.