Annie est-elle jalouse?

Ouf! Cet après-midi, je constate que j’en ai ma superclaque de martyriser mon clavier. Il en fait pas particulièrement beau, mais il faut de toute urgence que j’aille voir si je suis dehors. À peine ai-je fermé la porte qu’Annie la mésange me lance un Chi-ka-di joyeux. Je lui rends son salut, lui dit qu’elle est bien jolie, flirte un peu, même si je sais qu’elle ne rate pas une occasion de me bafouer.

Direction la pinède. Il y a une éclaircie où poussent des petites merises ( cerisier de Pennsylvanie). Les chevreuils adorent ces petits fruits aigrelets. Moi aussi, et il n’est pas question qu’ils les bouffent avant moi.

Annie m’accompagne, en sautant de branche en branche. Elle zinzinule sans cesse, mi-sérieuse, mi-joueuse, et je lui réponds en choisissant mes mots les plus doux. Bien sur, je t’aime chère Annie, tu es si jolie, la meilleure acrobate du jardin, la plus matinale des cantatrices des arbres. Elle me répond que jamais elle ne s’abaisserait à considérer un lourdaud dans mon genre comme son ami, que le poil c’est laid, il faut de la plume, et qu’en plus je ne sais même pas voler. Non, je ne lui volerai pas dans les plumes, même un chat ne la considérerait pas comme un dîner suffisant.

Arrivant à la clairière aux merises, nous constatons que s’il n’y a pas de chevreuil, il y a par contre plusieurs mésanges qui se régalent des chenilles sur les feuilles. J’exprime mon bonheur d’avoir tant de fruits pour moi, et dis mes plus beaux bonjours aux oiseaux des environs.

Annie est fâchée. Non seulement elle engueule tout le monde, mais elle vient se poser sur ma tête et m’indique son mépris d’un violent coup de bec. Difficile de dire que cela fait mal. Mais que cela fait du bien à mon ego. Pourquoi celle qui me méprisait si ouvertement il y a quelques minutes, me chicane parce que je parle à d’autres oiselles?

C’est bien compliqué les filles.

j'aurai de la difficulté à mettre en ligne mes billets pour environ une semaine, ne désespérez pas, je vais faire tout ce que je peux pour quand même vous faire de petites histoires.