La suite de la vie

Dodinette pose une excellente question : si le remplaçant qui devient l’homme de la fonction est en dessous des attentes et des devoirs qui lui incombent avec cette responsabilité, que se passerait-il? Il y a-t-il « des mises à pied » par exemple? Autrement dit est-ce que la fonction crée une attitude qui permet de résoudre les problèmes? Et que se passe-t-il en cas d’incompétence? Le poème du dimanche parraitra donc lundi soir. Merci à Dodinette pour son aide àéclaircir mes idées.

L’histoire des européens nous fournit des tas d’exemples de toutes les situations possibles. Le Roi est mort vive le Roi. Le fils du roi devient le roi. Le fils du roi est présumé compétent pour remplir la tâche. Si les fils de Philipe IV avaient été compétents à contrôler la banque comme le fut le grand roi, l’histoire de France aurait ête bien différente. Catherine de Russie, ou Ashepsout étaient des usurpatrices du rôle et pourtant ont réalisé beaucoup plus que les présumés ayant droits.

Bien sûr l’importance du héros est très différente si on parle de Tessouat qui avait de l’influence sur au mieux 8000 guerriers, et le dirigeant de la Chine qui décide pour un milliard et quelques d’individus. Ou plutôt, la force de l’Empire chinois a toujours été sa formidable fonction publique qui fait que le dirigeant a tout au plus un rôle symbolique. Ce peut-il que Tessouat ne soit qu’un symbole? Le symbole d’un équilibre économique, d’un choix de ceux de la forêt pour le commerce (surtout de la fourrure) et la protection du mode de vie qu’acceptait les Français, contre les agriculteurs Iri-akoï et l’exploitation à outrance des sols que veulent imposer les Anglais? Tessouat a échoué, nous tous en payons le prix.

Oui Tessouat était un symbole. Les héros sont prisonniers de ceux qui les ont fait héros. Tessouat ne pouvait pas changer de politique. Mais il n’a pas pu réunir assez de combattants pour rejeter à l’eau les anglais. Quand les Iri-Akoï comprendront 50 ans plus tard que les Anglais les extermineraient eux comme tous les autres, ils ont fait alliance avec ceux de la forêt pour détruire la menace. Mais on ne peut pas faire confiance au serpents. Devant la force de l’ennemi, ils ont une fois de plus, une fois encore changés de camp, pour le mal de tous.

Cela ressemble beaucoup à la guerre au Liban. Israël se prétend la civilisation et l’imposera quelqu’en soit le prix. Pour ne pas payer ce prix, les voisins d’Israël préfèrent se laisser exterminer un par un. Tessouat n’était pas du coté de la civilisation, enfin pas de celle qu’on impose aux autres par la force.

Si je regarde ce qui se passe maintenant, le dirigeant, le héros politique demeure le symbole du combat que se livrent la banque et la fonction publique, les deux considérant l’autre comme l’ennemi du bon sens. Parfois un peu plus du côté d’une idée du Bien comme objet personnel ou parfois comme objet collectif. Les machines gigantesques qui s’affrontent dans ce combat, étant, à mon avis, totalement incapables de réaliser leurs objectifs parce qu’ils n’agissent qu’en abusant au-delà de toute logique des capacités de notre petite planète.

Aussi les héros à la tête de la banque comme de l’État n’ont pas les choix, ils sont des symboles d’une politique et disparaîtraient s’ils en changeaient. Tout ce qu’on peut souhaiter d’un dirigeant, c’est qu’il soit assez rusé pour diminuer l’impact de la machine folle qui le porte. Muab Dib le héros-dieu tout puissant de "Dune" ne fait que tenter de diminuer l'impact de son existence.

Je voudrais revenir à la logique de la mère de clan. Parce que la mère est d’abord la fille, la petite-fille et l’arrière-petite-fille d’une quelconque Ève, elle décide pour l’avenir des ses enfants, petits-enfants pour au moins 7 générations. Abuser maintenant pour ses enfants ne fait que priver ses petits-enfants de la vie.

Mahyénipigane doit imposer la loi du prédateur. Je suis au service de ma proie, si j’abuse ou néglige, je serai le premier