Thérolinguistique : mon beau sapin

J’avais besoin de m’aérer un peu, et puis j’ai reçu un avis, il y a un colis à la poste, il faut que j’aille le chercher. Deux beaux petits kilomètres de bicyclette dont un en monté abrupte , voilà de quoi perdre le kilo et quelques, conséquence de mes abus d’hier.

Juste en haut de la côte, il y a un parc pour les enfants du village, avec des balançoires ( est-ce que vous dites escarpolettes?) et autres bidules décrétés sécuritaires pour apprendre aux enfants que quelques soient les précautions des grands on réussit toujours à se casser la gueule quand on essaie vraiment.

Ce n’est pas que la taille du repas d’hier, mais vraiment j’ai de plus en plus de difficulté à monter. Les quelques kilos que j’ai pris cet hiver sont particulièrement durs à porter jusqu’en haut et j’ai besoin d’une pose, histoire de calmer ce cœur qui proteste contre mes tentatives d’exploit…

Même pas deux minutes et les oreilles arrêtent de bourdonner, et je peux entendre autre chose que mon cœur. Mais ce que j’entends n’est pas mieux, ça y est, j’hallucine. Les enfants sur les balançoires chantent à tue-tête « mon beau sapin, roi des forêts » j’ai beau regarder autour, non il n’y a pas de neige. Les enfants…. Attendez un peu… Nous sommes au mois d’août… Noël est encore très loin, dans plus de 140 dodos…

Qu’est-ce qui peut bien avoir déclenché ce soudain désir de neige?Et puis je l’entends. Il y a mon copain Gilbert, le bruant à gorge blanche, qui a sans doute commencé, mais qui maintenant répond aux enfants… Il se contente de chanter les 4 premières notes de sa ritournelle, mais les enfants ont très bien compris et lui répondent.

Je suis persuadé qu’il est tout fier d’avoir provoqué ce joyeux tintamarre. Et s’il fallait en tirer une leçon, je pense qu’elle est évidente. Si avec dix grammes de plumes et un grand cœur, on peut faire naître autant de joie, rien ne m'est impossible pour rendre les gens heureux à mois qui pèse mille fois plus(au moins).