Comment faire naître l’espoir?

Il y a un quotidien à Montréal qui s’appelle « Le Devoir ». Une chroniqueuse relate ce matin une conversation chez des amis. On parle du bonheur d’avoir des enfants, quand le grand de 15 ans, dit que pour ceux de son age, il ne sera plus possible d’avoir des enfants.

Logique, pour lui, il est évident que les ressources s’épuisent à vitesse grand V. La terre ne survivra pas cent ans, et faire des enfants sera clairement irresponsable. Il est préférable de faire de la musique et d’admirer le dernier coucher de soleil sur ce qu’a été l’humanité. Il est maintenant trop tard. Il y a un futur, mais les hommes n’en fait pas parti.

Nouveau? Non! Malthus disait la même chose il y a deux cents ans. La population de la terre dépassera le milliard d’individus et il est évident qu’il n’y aura que la dernière misère à partager. Pourtant, nous avons : 6 576 347 097 personnes vendredi 24 novembre 2006 à 18 h 17 min et 45 s (heure du pôle Nord).

Nouveau? Non! Quand je suis né, il y avait pas encore 3 milliards de personnes sur terre et plus du tiers des nouveaux nés mourraient de pauvreté avant l’age de 6 ans.

Quand j’ai eu 15 ans, je disais qu’il était irresponsable de faire des enfants avec la menace nucléaire qui pesait sur nos têtes. A quoi sert de faire des enfants pour les voir brûler dans le feu nucléaire, ou ronger par les radiations?

Et puis à 26 ans, j’ai choisi le risque de la vie. J’ai décidé que je ne serais pas du côté du problème, mais de la solution. Que je me battrais pour que la vie continue. Non, je ne peux pas crier victoire. Il y a parfois des victoires, mais si souvent des défaites, qu’il faut à chaque matin que je reprenne le combat.

Je suis tellement malhabile dans ce combat que je ne prétends à aucune gloire personnelle, et que je ne veux surtout par être donné en exemple. Mais je le sais, je suis du côté de la vie, et la joie que cela m’apporte me suffit largement pour justifier la vie.

Je suis cependant très fier d’être plus efficace que mes parents dans ce combat pour que la vie continue. Et encore plus fier de voir mes enfants qui se sont dotés d’outils meilleurs que les miens, d’une conscience plus pointue que la mienne et qui réalisent des prouesses dont je ne pouvais même pas rêver.

Il n’y a pas d’espoir dans une victoire finale, mais dans la poursuite du combat, et c’est déjà suffisant.