Thérolinguistique : Structure

J’écoutais hier un violoncelliste répéter et répéter un passage d’une suite de Bach. Il cherchait les points d’appui, la structure interne, la logique de l’œuvre, quand la voix de Nokosa s’est mise à chanter dans ma tête.

Félix qui potuit cognescere causas. Heureux qui peut connaitre les causes. Voilà la recherche de Bach. Il y a Dieu, la cause première et toute réalité découle par la causalité. Tout est à cause de Dieu et retourne à Dieu.

Les gens de son époque n’ont pas compris, et l’ont classé parmi vieux barbons du contrapuntique qui voulait retarder l’apparition de la musique ordonnée qu’on dira « classique », Haendel, et plus tard Haydn et Mozart. Bach au contraire c’est la mécanique de Descartes, et surtout la musique des sphères Kepler et le dieu facteur d’orgues de Kircher. Oublier cela et on ne comprendra jamais la passion de la raison qui conduira à la Révolution Française.

Que me chante Nokosa? Qu’a-t-elle à opposer à Bach? Pour elle, il n’y a pas de causes. Au contraire, ce sont des réseaux de forces qui s’affrontent et forment une structure, jusqu’à ce que cette structure éclate et qu’un nouvel équilibre de forces se réalise. C’est encore l’opposition du temps et de l’espace. Les causes impliquent la succession le temps comme élément déterminant. Par contre les structures de Nokosa, ne voit le temps que comme l’apparition d’une « catastrophe » dans l’espace. Une catastrophe est un évènement, il est ridicule de le décrire comme bon ou mauvais.

Cette différence entre « La musique des Sphères » et « le chant de la Beauté du Monde » c’est la différence entre le monde tel qu’il est et le monde idéalisé.

Dommage, je n’ai pas la subtilité des émotions de Nokosa pour dire le Monde. J’espère que vous aimez ma tentative.