L’année polaire internationale

TTo2 me demande ce que peut bien être ce machin-là. Réponse : un gros effort de recherche. Essayons d’y voir de plus près.

Faire de la science, ça coûte cher. Il y a les programmes réguliers de financement des états, mais les scientifiques sont toujours à tirer le diable par la queue. Surtout que d’aller et de vivre un certain temps aux pôles, ça coûte une fortune. Alors, des groupes de scientifiques à travers le monde se mettent ensemble pour créer des évènements dans l’espoir de trouver des sous.

Profitant du fait que cela fait 50 ans qu’il y a eu une année polaire, le groupe canadien ArcticNet ( qui est maintenant devenu très international) a développé l’idée que tout le monde semble avoir trouvé bonne. Le mandat de sélectionner les projets de recherches de grandes envergures fut confié à l'ICSU (International Council for Science) et au WTO (World Meteorological Organization), du machin vraiment sérieux.

C’est la quatrième fois qu’il y a une année polaire. Celle de 1882 visait surtout l’exploration de ces territoires alors inconnus. Celle de 1932, fut surtout météorologique. On venait de découvrir le Jet-stream et il était très important de comprendre le truc. En 1957, on a surtout essayé de savoir ce qu’il y a en dessous de la glace.

Donc, 210 projets internationaux ont pu être financés pour cette nouvelle année qui en fait durera 2 ans 2007 et 8. En regardant la liste, je ne suis pas trop étonné de voir que l’essentiel des budgets va vers l’étude de l’évolution des glaces et le réchauffement climatique. C’est là qu’est le plus grand risque à court terme pour les villes.

Le Canada y va pour une fois d’une contribution appréciable. 44 projets importants qui impliquent l’affrètement de 3 gros brises-glaces et plusieurs centaines de chercheurs. Mais il ne faut pas oublier que le pôle Nord est au Canada, et plus du tiers de son territoire est en Arctique.

La France fait aussi un bel effort avec le financement de 6 grands projets surtout en Antarctique. Je remarque entre autres, le projet : DAMOCLES : Developing Arctic Modelling and Observing Capabilities for Long-term Environmental Studies et aussi Antarctica & Greenland mass balance by GRACE satellite gravimetry : Ice and snow mass change of Arctic and Antarctic polar regions using GRACE satellite gravimetry.

Projets excellents, il y a pas de doute. Mais je suis toujours étonné que pour avoir l’air sérieux en France, il fallait que ce soit écrit en anglais.

Celui que j’aime le plus est un relativement modeste projet canadien qui n’avait jamais été financé : l’étude du comportement des bélugas de la Baie d’Hudson. Enfin, on s’intéresse à mes gentils amis.