Une petite crise de mauvaise humeur

La Marquise Jacqueline de Romilly, avec une tête pareille elle doit être au moins marquise, vient de publier un livre où elle décrète ce que doit être la langue française. Nous n’avons pas la même opinion. Demain on revient aux chats!

C’est sous le thème de bien parler pour bien penser que Madame définit ce que doit être la langue dont elle est légalement propriétaire, étant membre de la cacadémie française. Elle y dit en substance que la langue ne doit pas être décrétée par l’État, mais suivre l’usage. Mais pas l’usage de n’importe qui quand même, il serait dangereux qu’on entende les mots de ceux qui ne savent pas penser.

Tout comme son éminent confrère Maurice Druon, elle condamne entre autres la féminisation des termes. Une femme ne peut pas être docteure, professeure, et encore moins auteure et que la présidente c’est la femme du président.

Cette dame, helléniste de renom, veut que nous revenions au modèle de la démocratie grecque, qui était moins individualiste que la nôtre. Elle ne mentionne pas que c’était la démocratie des possédants et que les esclaves eux n’avaient aucun droit.

Je ne suis pas du côté des possédants. Je suis de ceux à qui on disait : "speak white!", de ceux pour qui parler sa langue signifiait être un inférieur, être battu parce que nous étions des bêtes sauvages que nous ne faisions pas partie de la civilisation. La langue française n’est pas ma langue, je ne peux pas dire que la possède, je n’ai pas le droit d’être un possédant.

Je ne pense pas bien, parce que je ne pense pas comme elle et je ne lui reconnais pas le droit de penser pour moi. Je ne sais pas ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Mais je sais que je ne veux pas faire partie de ceux qui ont raison au point de l’imposer aux autres.