Nouvelle Aérogare à Kuujjuaq

Kuujjuaq est un village de 2000 habitants. Pourtant, c’est un des grands aéroports du Québec. C’est parce que presque tout le trafic aérien de l’Arctique y transite. Dans un pays où il n’y a pas de route et où la navigation n’est possible que quelques mois par année, l’avion c’est LE moyen de moyen de transport.

C’est un projet intéressant parce qu’il y a une réelle tentative de respecter l’environnement du Nord, ce qui est une idée originale pour ce qui demeure un aéroport, un machin extraordinairement polluant. C’est un pays très venteux, aussi la structure est très basse et la forme est étudiée pour ne pas créer de turbulence.

Creuser dans le pergélisol est totalement ridicule, ça fait fondre le terrain. C’est pourquoi généralement on construit sur de courts pilotis. Mais cette aérogare, replace une structure sur pilotis qui s’est écroulée parce que ça fond quand même. Alors, l’architecte a inventé un procédé : une série de tuyaux qui passent dans le sol et montent au vent ensuite, ce qui permet de sortir la chaleur et d’apporter du froid dans le sol et on l’espère, le garder gelé.

Les photos sont tirées d’un site Internet qui parle de projets d’architecture d’ici.

Il y a aussi toute une réflexion sur l’utilisation de l’eau dans le bâtiment. Il faut comprendre qu’on ne peut pas construire un aqueduc dans le sol comme dans le Sud, ça gèlerait. Il faut passer des conduits en surface et les chauffer pour éviter que cela gèle. Aussi comme le nouveau bâtiment est à quelques kilomètres du village, il est plus économique d’apporter l’eau par camion et évacuer les eaux usées par le même moyen. Des urinoirs sans eau, des toilettes à très faible débit, et on se lave les mains avec un gel sans eau.

Je trouve quand même comique qu’on parle d’un bâtiment vert. Là-haut sur le toit du monde, c’est le blanc qui est écologique, le vert est l’ennemi. Le vert arrivera inévitablement et même très bientôt à Kuujjuaq, et ce n’est pas un projet « écologique » qui fera une différence. J’espère simplement que cette magnifique volonté de s’adapter à la nature, durera plus que 5 ans, parce que là-bas la nature change très rapidement.