C'est un départ

Il fera un 32 degrés humide sur Montréal. Il y a un avis de chaleur accablante. C'est pas un climat pour un ours. C'est le temps que je fasse ma migration vers le Nord. Après tout ça fait 45 jours que les oies sont passées, il est plus que temps.

Même Platon me supplie de partir. Les écureuils engourdis de chaleur ne veulent plus jouer avec lui. J'ai encore du boulot mais si je ne pars pas je vais toujours avoir du travail. Et puis là-bas, il va aussi y avoir du travail.

Un ami scientifique vient de construire une hypothèse très intéressante. On savait déjà que les morues font des sons avec leurs vessies natatoires. Les morues rotent. Elles rotent surtout lorsqu'elles sont en migration, et ces bruits pourraient servir de guide pour assembler les grands troupeaux, former les bancs. Il ne resterait plus assez de vieilles morues qui connaissent les routes, et c'est pour cela que malgré le fait que la morue n'est plus pêché sur une grande échelle, les stocks ne se reconstruisent pas. Il me demande si je ne passerais pas un été en mer à écouter et suivre les morues sur les Grands Bancs de Terre-Neuve. Il va falloir beaucoup réfléchir. La mer est très grosse dans ce coin là, et les gros bateaux font trop de bruits pour vraiment bien entendre les petits cris de la morue. Ha! Le doux son du chant de la morue... je ne sais pas pour vous, mais moi ça me fait rigoler.

Donc je pars. Vers 15 heures ici, 21 heures pour les horloges françaises, pas question d'attendre les embouteillages du soir. Vous avez le temps de me souhaitez bon voyage. Il va y avoir interruption du blog durant quelques jours, le temps de retrouver ma copine loutre et vérifié que les truites ont bien mangé tout l'hiver. Mais j'ai déjà hâte de vous retrouver.

Mon prochain message sera écrit en regardant la Belle Endormie.