Une petite marche

Le chien Platon et un jeune garçon de 7 ans veulent aller à la chasse aux écureils. Ça tombe bien j'ai le goût de faire une marche. Le temps est plutôt gris, mais j'ai le poil imperméable alors...

Sans trop y penser je vais vers la résidence (encore présumée) de Madame Kiounik, cette chère voisine loutre qui m'a fait l'honneur de son amitié l'automne dernier. Le chien marche le nez par terre à chercher des pistes mais sans trop faire d'histoire. Tout à coup je le sens se tendre, et je plonge pour l'attraper. J'ai perçu un mouvement dans les feuilles, on n'entend pas une loutre qui ne veut pas se faire entendre. Mais il est clair que ce nigaud de chien était prêt à attaquer ma chère voisine.

Par bonheur, la loutre comme les autres animaux de la forêt, est beaucoup plus sage que ceux de la ville. En forêt, on ne combat pas pour rien. On évite tant qu'on peut, on se menace bruyamment pour faire peur à l'autre, mais s'il faut faire face et se battre alors ce sera pour tuer. Je n'ai aucun doute que la loutre, plus grosse, plus forte et surtout beaucoup plus agile que le petit chien, l'aurait tuer rapidement. Mais elle a eu la sagesse d'éviter cette inutile dépense d'énergie.

J'espère qu'elle me pardonnera cette impolitesse, ce manque de savoir vivre évident. Ce n'est qu'une gaffe de plus dans mon manque de respect envers elle. Je ne sais pas quel prix j'aurai à payer pour revenir dans ses bonnes grâces. Mais pour sûr, je ne lui referai pas un tel affront.

J'aurais eu de la difficulté à calmer ce chien facilement frénétique, si je n'avais eu la complicité de deux lièvres. Un lièvre perdra facilement le chien en le battant en vitesse pure. Mais deux. Ils s'amusent alors à épuiser le pauvre chien, en croisant les pistes, en se montrant pour l'attirer et ensuite apparaître derrière. Le chien s'est retrouvé seul perdu le long de l'étang des castors et plus de lièvres à nul part. Je me doutais bien que ça finirait là donc, je l'y attendais.

Épuisé, mais toujours prêt pour une nouvelle chasse, le chien regardait le va-et-vient de papa castor, quand celui-ci d'un bruyant coup de queue sur l'eau, indiqua à notre jeune ami, qu'on est chez les gens sérieux, les castors ont du travail, et qu'il n'est pas question qu'on se laisse distraire par des jeu stupide.

De cette aventure, je tire deux leçons, que pourtant je savais. Premièrement, il y a énormément de moustiques près de la rivière à la tombée du jour et que des enfants qui se couchent plus tard qu'ils ne devraient ne se lèvent pas plus tard le lendemain, ils sont justes plus chiant.