Elle souffle!

Sous le faux prétexte de faire des courses, nous sommes allés à Rivière-du-Loup hier. Le vrai objectif était de voir des baleines.

Une mer grise sous un ciel gris, ce ne sont vraiment pas les conditions idéales pour voir des baleines. Et puis il est vraiment tôt pour voir les très grandes dames. Mais mes amis ne seront plus là, alors il vaut mieux prendre le risque que de le regretter tout l'hiver.

Au quai des Traversiers, avec de la chance, de bonnes jumelles, et surtout de la patience, il arrive qu'on ait un bon spectacle. En balayant la mer du regard, j'ai vu un clan important, peut-être 40 individus, de bélugas qui se déplaçait rapidement vers Tadoussac. Sans doute que quelqu'un avait annoncé l'heure du repas là-bas. Mais Ils étaient trop loin pour qu'on ressente une quelconque présence. Plus prêt, peut-être à 300 mètres, une maman et son petit marsouin commun, protégé par deux ou trois autres de la familles, jouaient doucement à glisser dans la vague. Comme il y a beaucoup de petits dans le Saint-Laurent, les marsouins communs sont plus timides qu'ailleurs, et vont assez rarement voir qui est sur le quai ou dans les bateaux.

Et puis, l'enfant a pu faire le cri qu'il avait pratiqué tout l'avant midi : « elle souffle ». Il y a de bonne chance que ce soit notre fidèle amie, madame Crochet, une rorqual commun très habituée à la tête du chenal Laurentien. Enfin, je sais qu'elle est là, et je voudrais tellement la voir, que je me conte peut-être des histoires (je suis assez habile à la chose).

Sûr, ce n'est pas comme dans un bateau à les voir de très près. Mais c'est le temps que nous avions, et chaque fois que je vois une grande dame, il me reste quelque chose dans le coeur, quelque chose qui ressemble au bonheur.