Encore un arbre qui meure

C'est une année difficile, j'ai perdu quatre amis arbres. J'en ai planté neuf pour les remplacer mais chaque arbre est unique, et chaque fois que je dois en couper un, j'éprouve une grande tristesse.

Les ormes meurent de la maladie Hollandaise, il n'y a rien que je puisse faire. Mais mon arbre de petites merises, c'est simplement la vieillesse. Presque pas de fruits cette année et surtout les branches qui meurent les unes après les autres, infestation d'insectes, les signes d'un arbre trop vieux pour combattre, il faut le remplacer. Et comme c'est le temps de planter alors allons-y. D'autant plus que ce matin, je séchais sur un texte qui ne voulait pas sortir, il n'y a rien comme l'effort physique pour faire sortir les mots récalcitrants.

Le cerisier de Pennsylvanie n'a rien du chêne ou de l'érable. C'est un arbre modeste qui pousse rapidement après un feu de forêt, où sur des espaces agricoles inexploités. Il mourra après une trentaine d'année où avant quand les espèces à croissance plus lente, le dépasseront et lui bloqueront la lumière. Celui dans la cour avant 42 ans d'après les anneaux, et ça faisait 18 ans qu'il était là, je l'avais planté alors qu'il était déjà adulte et menacé là où il était.

Le couper, je veux bien, mais ce matin la tronçonneuse ne veut pas démarrer. Et puis je veux enlever la souche pour mettre un autre arbre à cet endroit. Il me prend l'idée de faire le tour de l'arbre, en coupant les grosses racines. Et puis, je m'appuie le dos à l'arbre, plie un peu les genoux et je pousse, allez un peu plus fort que ça:

Je le sens qui bouge, je pousse un peu plus et là, il s'incline d'une dizaine de degré, Je vois bien que je peux passer une barre de mine sous la souche alors on y va et en mettant tout ce que je peux, voilà qu'il descend lentement mais inexorablement. Victoire! Le tronc fait quand même 37 centimètres de circonférence. Avantage non négligeable, le trou pour le prochain arbre est déjà creusé.

Et puis c'est un rosacé, un bois très dur excellent pour le chauffage, dommage que cet arbre ne devienne pas assez gros pour en faire des planches, ce serait un bois magnifique pour faire de la menuiserie avec des belles veines rougeâtres sur un grain bond.

Très honnêtement, j'ai été le premier surpris à le sentir bouger, je ne pensais pas vraiment que mon effort allait suffire et je me préparais à imaginer un système de palan pour le tirer vers le sol. Finalement le surpoids ça peut aider parfois.