L'automne de la Belle Endormie

Il y a eu un petit gel ce matin, les arbres autour de la ouache se demande s'ils vont jaunir ou rougir. Ils attendent que la montagne donne un vrai signal. Pourtant l'automne est là, il n'y a plus de doute.

L'été, il y a presque toujours des petite brise thermique, si bien que ce n'est jamais vraiment calme. L'automne, il y a du vent ou il y en a pas. Aujourd'hui, c'était une journée sans vent, à la luminosité parfaite.

Bientôt je devrai quitter la forêt pour retourner en ville. Mais la Belle Endormie ne me quittera pas. Comment pourrait-elle me quitter? Comment pourrais-je vivre sans elle?

Il y a une grosse truite qui fait une série de bond à travers le miroir. Je n'aurai pas la prétention de croire que c'est pour me narguer. Je ne peux plus pêcher, c'est l'automne et les truites sont pleines d'oeufs. Elle dit simplement sa joie d'un temps si beau.

En entrant dans la ouache, j'ai fait un feu dans l'âtre. J'ai mis un peu trop d'aiguilles de pin et de la fumée s'est échappée dans la grande pièce. Ça pique un peu les yeux mais il y a une douce odeur d'encens. Une douce odeur de la forêt qui va m'imprégner et dira à tout le monde en ville: «je suis de la forêt». Que demander de mieux?