Des signes d'espoir

Le réchauffement climatique clairement s'accélère. Les prévisions du GIEC n'ont même pas six mois et déjà elles sont pour la plupart dépassée. A titre d'exemple, la perte de plus de 20% de la banquise Arctique cette année, personne n'avait prévu un désastre d'une telle ampleur. On pourrait désespérer, pourtant partout il y a des signes d'espoir. Je sais, je radote, et reviens souvent sur le sujet, mais on tente tellement de nous dire que ça va mal, que c'est désespéré alors qu'au contraire, c'est encore possible, loin d'être certain mais encore possible.

Une lycéenne m'écrit pour me demander que faire pour être utile dans cette lutte. Ça c'est pour moi un grand espoir. La réponse tient à ses goûts et préférences bien sûr, chaque personne est importante dans cette lutte. Mais regardons plus largement ce qui se passe maintenant.

Bush, il y a trois ans, disait que cette histoire de changements climatiques était un complot des socialistes pour briser le mode de vie américain. Maintenant il organise un groupe de pays qui réfléchira et tentera des solutions à la situation. On sait très bien que ce groupe tente d'éviter le problème, d'empêcher que la pression populaire les force à faire quelque chose. Mais cela veut d'abord dire que maintenant la pression est tellement forte qu'ils doivent faire au moins semblant de réfléchir à la question.

Harper, le premier ministre canadien, dit que les objectifs de Kyoto sont irréalisables et que le Canada ne peut aller dans cette direction. Le Conseil Canadien des Chefs d'Entreprises, le plus important organisme porte-parole des grands patrons canadiens (certainement pas des socialistes farfelus), répond qu'il faut établir des cibles précises, une bourse du carbone etc... Autrement dit, la position du premier ministre est insoutenable.

Il ne faut pas oublier que Bush vient d'une famille de pétroliers de très grande envergure et qu'Harper représente d'abord les intérêts des pétroliers de l'Ouest canadien. Il est clair maintenant qu'ils sont au pied du mur et que leur partis perdront les élections aussi à cause de cela.

Une autre bonne nouvelle: la descente rapide du dollars américain rend le pétrole importé de plus en plus cher. Les gens des USA commencent à acheter des voitures plus petites et surtout toutes les villes de l'Amérique se voient obligées d'investir dans les transports en commun. Ça va faire du bien, elles ont un sérieux retard. Mais surtout le pétrole étant l'intrant pricipal daans l'agriculture industrielle ( sous forme d'engrais azoté surtout), le prix du boeuf ( un concentré de pétrole) augmente encore plus rapidement. Il y a même des producteurs qui reviennent aux boeufs nourris à l'herbe plutot qu'aux céréales, après tout ces animaux sont des ruminants. Cela aura beaucoup d'impact sur les problèmes d'obésité.

Enfin ces hausses rendent évident que la production d'éthanol comme carburant pour les autos à partir du maïs est une fumisterie totale. Cela prend tellement de pétrole pour faire de l'éthanol qu'une petite hausse du prix du pétrole rend l'éthanol prohibitif.

En frottant ma boule de cristal, je vous fais une prévision, en moins de 10 ans le pétrole actuellement à 85$ le baril (60 Euros) passera à 400$ ( 200 Euros). Non je ne me suis pas trompés dans mes calculs, le dollar USA va passer sous les 50 centimes d'Euro. Si vous avez des dollars USA, vendez tout de suite.

Les pétrolières ne peuvent plus dicter la politique des Etats. C'est nouveau et c'est un grand espoir. Mais ce n'est surtout pas le temps de cesser de se battre.