Voili-voilà et Platon

Après bien des péripéties me voilà en ville, peut-être branché à l'Internet, mais franchement débranché de la petite fureur qui anime cette ville. Je reprends mes marques.

Le plus grand bonheur est bien sur de retrouver le chien Platon, son énergie heureuse, sa tendresse bonhommique, son besoin d'être branché sur le bonheur qui nous fait juger rapidement de ce qui est important de ce qui ne l'est pas. Manger, jouer, dormir, chasser, aimer ça c'est important. Le reste franchement...

Il y a des chiens qui ont un seul maître, et qui regardent l'élu les yeux dans la brume, aussi perdus d'adolescent amoureux, et qui meurent d'ennui sans sa présence. Et puis il y a les chiens autonomes qui n'ont besoin ni de la meute ni d'un maître, qui peuvent bien aimer les humains mais ne s'en font pas trop si un disparaît, tant qu'il y en a d'autres pour fournir les croquettes ( à chiens pas à chats quand même).

Platon est de ceux-là. Cela faisait 6 semaines que je ne l'avais pas vu, alors il m'a fait une vraie fête d'accueil, intense, remuante et avec toutes les petits cris et les sauts qu'il faut... mais après 3 minutes ça suffit les émissions spéciales, on retourne à la programmation prévue à l'horaire. De fait j'ai constaté qu'il fait le même genre de fête ( un peu plus intense pour moi quand même) à tout ceux qui veulent une fête. Ceux qui ne veulent pas d'un chien qui les accueillent, n'auront droit qu'à son mépris.

Le plus grand malheur est de constater combien la maison de ville est sombre après la ouache qui est toute en fenêtre. Je m'habitue rapidement et de toute façon, l'hiver il n'y a pas tant de lumière que ça... mais quand même, la plus part des fenêtres donnent sur le Nord, donc moins lumineux, et à l'Est sur une petite cours et un grand mur de brique. Du rez-de-chaussée, c'est très difficile de savoir s'il fait soleil. C'est mieux à l'étage mais quand même.

Quand je dis que Montréal manque de lumière l'hiver, entendons-nous, Montréal est au 45ième ( à la hauteur de Bordeaux) parallèle donc nettement au Sud de Paris qui est au 49ième. Paris est nettement plus sombre d'autant plus que beaucoup plus nuageux l'hiver. Et bizarrement quand j'ai besoin de voir du ciel, j'ai le goût de monter au Nord, dans la Nuit Arctique me baigner dans l'immensité des étoiles, dans la paix du monde de glace. C'est vrai qu'il y a là-bas aussi la peur primitive, qui nous fait toucher à la réalité du vivant. Un vivant qui n'a pas peur vit dans une cage qui le protège, en sécurité peut-être mais sans liberté.

J'irai marcher dans la nuit du Nord, me mesurer à la grandeur du monde, et comprendre que je n'ai de sens que si je suis avec et dedans, je ne dominerai rien, je ne changerai pas le monde, je chanterai avec lui pour que la vie continue.