La pollution agricole

Le professeur Pete Smith de l'Université d'Aberdeen, vient de publier une étude extrêmement intéressante les désastreuses conséquences des nouvelles pratiques agricoles sur la production de GES.

Vous en avez probablement entendu parler parce que Greenpeace a largement diffusé les résultats du Professeur Smith membre du GIEC et critique depuis très longtemps des politiques agricoles des USA et de l'Europe. Plutôt que de vous renvoyer au communiqué de Greenpeace, si le sujet vous intéresse, il y a ici un très pertinent sommaire des récents travaux du professeur. C'est en anglais, mais surtout c'est très dense, en information, il faut le relire plusieurs fois pour en tirer tout le jus (et encore je ne suis pas sûr de le faire).

La première démarche du professeur Smith est de démontrer que les pratiques agricoles actuelles sont dans la plupart des pays, la première source de gaz à effet de serre devant les 3 autres gros pollueurs que sont la production d'électricité, le transport et le chauffage. En France, à cause du nucléaire, la production agricole est certainement le premier pollueur. Au Canada, à cause de la monstrueuse production de produits pétroliers ( sables bitumeux et extraction du gaz et du pétrole), l'agriculture semble très loin dans la liste des pollueurs, mais c'est simplement un effet local. Le Qatar et l'Arabie Saoudite, semblent les premiers pollueurs du monde par tête de pipe même s'ils n'ont pas d'agriculture, mais c'est parce que dans ces pays se concentrent des pollutions qui devraient être imputées aux pays développés.

Actuellement il affirme que pour chaque calorie de nourriture produite par l'industrie alimentaire, nous consommons au moins 10 calories d'énergie fossile. Mais qu'en améliorant les pratiques agricoles ( assèchement des rizières, nourrir mieux les boeufs, utilisation plus rationnelle des engrais) l'effort à consentir se ferait à cout nul (pour les agriculteurs) parce que la bourse du carbone payerait pour les gains réalisés (mais qui payerait le carbone?) et une bonne partie des réductions de consommation de carbone nécessaire pour empêcher la croissance des températures pourrait être réalisée.

Oui, peut-être... Le professeur a l'honnêteté de dire que c'est peut-être réaliste si on agit très vite, et que cela demeurera vrai jusqu'en 2030, après, il faudra inventer de nouvelles technologies sinon l'agriculture redeviendra une source majeure de pollution.

On parle souvent des pets de vaches qui seraient une grosse source de méthane. On oublie de dire que le vrai problème c'est qu'on nourrit les vaches avec du maïs, et que pour faire pousser le maïs il faut de très grandes quantités d'engrais azotés (qui demandent de grandes quantités de pétrole).

C'est très simple de dire qu'on peut manger moins de viande, et surtout moins de boeuf. Ce serait plus simple de cesser de subventionner la production de viande de boeuf, les gens en mangeraient moins et les Etats auraient de l'argent pour les transports en commun, la santé et les retraites.