Une péniple contradiction

J'ai souvent sur ce blog défendu le principe de la prédation. Mais parfois les principes nous entrainent dans des contradictions bien difficiles à accepter. Un exemple.

Le caribou a besoin du loup autant que le loup a besoin du caribou, c'est le principe d'équilibre. Il est très facile de condamner la chasse industrielle aux baleines, quand on repère par satellite les proies, il n'y a pas d'équilibre et la meilleure preuve c'est qu'il n'y a plus de poisson. Le principe de la prédation c'est de prendre ce qu'il y a de trop: les vieux, les malades, les petits trop faibles pour que le troupeau soit plus en santé.

GrandK me fait parvenir le lien d'un magnifique reportage sur des Inuit Inupiat du Nord de l'Alaska chassant, comme ils l'ont toujours fait des baleines boréales. C'est plutôt sanglant, alors si vous avez le coeur bien accroché, c'est ici. Je ne connais pas la situation des Inupiats ni des baleines boréales de ce secteur, alors je vais parler des bélugas et des Inuit du Nunavit.

Il y a dans la baie d'Hudson, et les mers qui entourent les territoires du Nunavit, près de 65 000 bélugas. Les 12 000 habitants des 14 villages chassent autour de 250 bélugas par années. Même s'il est possible de contester scientifiquement cette chasse, parce qu'elle risque d'exterminer certains clans, le lien entre la chasse et une possible disparition des bélugas de ces mers est fragile. Les Inuit du Nunavit chassent les bélugas depuis plus de 1000 ans, et les bélugas comme les Inuits ont survécu en partie grace à cette relation.

Mais ceux qui lisent ce blog depuis assez longtemps savent que je considère les bélugas des êtres vivants aussi intelligents aussi communicatifs, aussi créatifs que les humains, et qu'il m'est extrêmement difficile d'accepter qu'on tue un béluga pour que des humains vivent. C'est un peu comme dire que tel vieillard, tel enfant, tel malade doit mourir parce que...peut importe la raison cela m'est intolérable. Qu'un individu choisisse de mourir je le respecterai, mais ne me demandez pas qui doit vivre ou qui doit mourir, je ne peux tout simplement pas accepter de répondre.

La déglaciation de l'Arctique et surtout du détroit d'Hudson, permet aux épaulards de chasser les bélugas dans cette zone qui avant leur était interdite par la glace. Les humains ont tellement modifié notre petite planète, que des principes dit naturels sont maintenant devenus absurdes.

Les Inuit ont des droits culturels acquis. Et si nous leurs interdisons cette chasse, ils cesseront de vivre comme Inuit. Interdire la chasse ne garantira pas que les bélugas survivront. Mais je ne choisirai pas. Je n'accepterai pas que la mort de mes amis sauve la vie de d'autres amis.