Un texte important

A Johannesburg en Afrique du Sud, vient de commencer une très importante conférence d'un organisme du PNUE, le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement. Une autre réunion internationale comme il y en a tellement, mais un texte qui marque une rupture avec tout ce qu'on a entendu jusqu'à maintenant.

L'organisme en question dont c'est la réunion planétaire c'est le: «  International Assessment of Agricultural Science and Technology for development (IAASTD) ». Un autre organisme qui pense le transfert des technologies entre les pays riches et les pays pauvres pour que les gens puissent se nourrir. Ces gros machins-là, d'habitude ça ronronne des discours « d'experts » tellement convenus, tellement toujours les mêmes, qu'on ne prend pas la peine de regarder les documents.

Cette année, c'est franchement différent. La langue de bois internationale est mise de coté et la première phrase me jette par terre : « L’IAASTD reflète une prise de conscience générale, à savoir qu’en dépit d’importants progrès scientifiques et technologiques qui ont permis d’accroître la productivité agricole, nous n’avons pas accordé l’attention voulue aux retombées involontaires de nos succès sur le plan social et environnemental ».

Wow! Si tout le texte est sur ce ton, ça vaut la peine d'aller plus loin. Il s'en suit une démonstration claire que les subventions agricoles dans les pays riches n'ont pour but que de maintenir des modèles de production écologiquement insoutenables et destructeurs pour les pays pauvres. Ça fait 10 ans que je dis ça, on m'aurait entendu à l'ONU?

Un peu de modestie... l'échec des modèles agricoles actuellement proposés est tellement évident qu'à moins d'être employé à la banque mondiale et chargé d'affamer les pays pauvres, on est bien obligé de constater qu'on s'en va droit dans le mur, et que ce n'est pas dans 5 ans mais maintenant que la question se pose.

Les journaux sont pleins de la crise des Subprimes et des pauvres banquiers tellement malheureux que le gouvernement des USA doit leur donner 100 milliards par semaine pour ne pas qu'ils pleurent. Mais on nous cache la vraie crise : cette année il n'y aura pas à manger pour tout le monde.

Aujourd'hui, il y a eu des manifestations en Haiti, Argentine, Cote-d'ivoire, Burkina, Maroc, Chine, Népal, Inde, Pakistan, Italie et sans doute d'autres que je connais pas pour une raison : la nourriture est trop chère. (Ajout 5 heures plus tard: je viens d'apprendre qu'Il y a 33 pays qui ont des manifestations sur le prix des aliments(et peut-être plus)). La réévaluation de l'Euro comme du dollar canadien nous tient en grande partie à l'abri de ce problème, mais cela va venir chez nous aussi. Ce n'est qu'une question de temps.

Manger bio? Oui, ça va devenir possible. L'agrobusiness est en train de faire la preuve que c'est insoutenable. Cela veut dire qu'on ne peut plus le soutenir et qu'il va s'effondrer. Espérons que pas trop de gens mourront de faim avant que nous soyons débarrassés de ce délire.