Etre amoureux

Merci pour les beaux commentaires sur les trois imitations du style épistolaire du XIX siècle. Je pense que je vais tenter d'en écrire d'autres de la même eau, ou plutôt de la même encre. Mais il y a une question de posée qui mérite réflexion.

C'est Véronique qui dit en commentaire du deuxième billet : « tu es vraiment AMOUREUX! J'en suis heureuse pour toi... et j'espère pour vous!!!! ». À moi cela pose la question pour être en amour, faut-il être en amour de quelqu'un?

Pour vraiment répondre à la question, il faudrait avoir une définition de l'amour, mais il n'y a pas de définition à ce truc-là. Simplement que parfois on sait qu'on se sent vraiment en amour, et que le reste du temps on étire le sens de la chose pour se dire que oui, ma vie peut ressembler à de l'amour, parce qu'autrement ce serait probablement très triste. Alors on aime plus ou moins sa situation, ses enfants, sa vie, des livres, des musiques, sortir le soir, éviter de s'ennuyer.

Généralement pour moi ça se passe un peu comme ça. Je me lève un matin sans trop crier contre le réveil, et en prenant mon café je remarque qu'il fait particulièrement beau, un beau temps pour marcher. Alors que je descends tranquillement la rue, BANG! Il apparaît une fille tellement extraordinaire qu'elle brille magnifiquement, elle éclaire la rue au point que tout autour semble gris et terne. Je veux des fleurs tout de suite! Elles n'ont pas besoin d'être belles, tant tout est moche à côté d'elle. Je l'aborde et la plupart du temps elle me dit qu'elle est déjà en retard et qu'elle n'a pas le temps de placoter avec un ours quelconque. Je ne suis pas un ours quelconque, mais ça me prend quand même plus que trois secondes pour le démontrer.

D'où ma question. Cette fille, que j'ai peut-être croisée plusieurs fois sans la voir, est-elle ce matin-là si extraordinaire simplement parce qu'elle l'est, où si je n'étais pas en avance en état d'amour, et que de la voir n'a fait que révéler pour moi, ce qui devait être évident pour les autres. Il paraît que le printemps est la saison où les garçons découvrent ce que les filles ont su tout l'hiver ( O. Henry).

Peut-être aussi, qu'après m'être pris si longtemps au sérieux, j'ai réussi à me libérer de ce qui m'empêchait de rejoindre l'autre. Ayant un égo moins lourd, je peux plus facilement m'étonner et me ravir de la beauté de l'autre. Et je ne considèrerai pas un refus comme un rejet de ce que je suis, mais simplement qu'elle n'est pas comme moi, en état d'amour.

Oui c'est très chouette d'être en amour avec quelqu'un. Mais je suis content d'être maintenant souvent en état d'amour, sans autres raisons que la beauté du Monde.