Elle a décidé de fuir

Un petit jeu proposé par Natilin, je dois, il y a obligation.

Le bip du code-barre a été comme la goutte d'eau... Le vase a débordé. Elle a fermé les yeux et imaginé un monde où la caisse enregistreuse n'a jamais existé... et elle s'est échappée.

Ça sent le coquelicot! Et le bruit dans les feuilles de lilas! c'est donc le printemps. Elle a ouvert les yeux, et...

-Bonjour!

- Je suis folle voilà un oiseau qui me parle

-Mais allons, les oiseaux ont toujours parlé! Si tu ne les as pas entendus, ce n'est pas la faute des oiseaux!

Toute à sa surprise il fallait tourner la tête pour bien savoir où on est. Rien. C'était un paysage très semblable, mais...mais il n'y avait aucune construction humaine: une clairière avec beaucoup d'herbe haute qui voulait jaunir sous ce si bon soleil, des fleurs et des fleurs et des fleurs, toutes simples, rien de planté, et un peu plus loin des grands arbres. Et puis ce rouge-gorge sur la branche de lilas.

-Explique-moi, dit-elle à l'oiseau

- Que veux-tu que je t'explique?

- Je suis dans un centre commercial, ça pue, il y a plein de gens et de bruits et Pouf! je me retrouve dans un rêve

-C'est exactement l'inverse, tu dormais, tu faisais un cauchemar. Comment veux-tu qu'une bêtise aussi monstrueuse qu'un centre commercial soit réelle? comment veux-tu qu'une absurdité aussi totale qu'une carte de crédit et la destruction qu'il faut faire pour la payer soit la réalité? Impossible! Et en plus pourquoi les humains auraient été stupides au point de ne plus pouvoir comprendre les autres vivants? De se couper du monde au point de se penser différent et peut-être même supérieur? C'est totalement incroyable, voyons! Aucune espèce vivante n'a une telle volonté de s'autodétruire. Tu faisais un cauchemar.

L'oiseau se retourne et regarde, la clairière, la forêt, s'attarde aux sentiers et dit :

-Pourquoi les humains auraient besoin d'une autre route que le sentier du cerf?

Et la fille dit: comment se fait-il que je t'entende?

--Tu ne m'entends pas, tu me comprends. Les mots isolent tout autant qu'ils expriment. Je n'entends pas tes mots, mais je comprends ton corps, ton odeur... Alors, parle-moi et danse ta danse, c'est la façon de rejoindre les vivants.