Le monde n'est pas parfait

La montagne, le lac, la paix, du vent pour la voile, des nuits à 16 et des jours à 25 sous un soleil généreux de ses rayons, que désirer de plus?

Mais voilà, le monde n'est pas parfait. Je sais bien que les humains ont une qualité que ne partagent pas les ours: toujours découvrir une raison de se plaindre. Les ours ont plutôt tendance à oublier les détails fâcheux, tant ils dominent le monde de leurs puissance, jusqu'à ce qu'ils se cassent la gueule par qu'ils se sont pris les pieds dans une fleur de gel.

L'an dernier, il avait un bébé braillard à l'Auberge de l'ours qui danse. On ne peut pas en vouloir aux parents ( quoi que parfois...), mais il me semble que pour calmer l'exaspération ça ferait du bien d'en battre un avec la jambe de l'autre. On se contente d'espérer que ça cesse... avant la fin du mois.

Bon ça commence à faire trop de liens, mais parmi mes meilleurs voisins, je suis d'habitude content de partager le territoire de l'amant élégant. Le pic flamboyant est vraiment très beau, généralement discret, et un très grand protecteur des arbres en contrôlant les population de chenilles et autres insectes qui pourraient autrement les affaiblir. De plus d'habitude le couple va nicher plus loin dans la forêt durant les mois de juin et juillet pour ne pas avoir trop d'humains dans leurs entourage. Mais...

Mais catastrophe terrible s'il en est, notre amoureux élégant a perdu sa belle. J'aimerais bien imaginer qu'elle s'est envolée avec un jeune beau, sauf que les pics sont généralement fidèles pour toute la vie. Je crains en conséquence, un malheur. Les corneilles me disent que c'est le grand Duc (que je n'ai pas encore vu, j'ai hâte) mais quand il y a un grand méchant dans le coin, il est facile de l'accuser de tous les malheurs.

Notre amant est peut-être élégant, mais un peu stupide je crois. Plutôt que d'aller promener ses belles plumes dans les lieux apropriés dans l'espoir d'être vu et choisi par une belle, il reste presque prostré dans son arbre à composer et clamer des poésies très tristes.

Je sais que le malheur (et le goût de baiser) sont à la source des plus beaux poèmes, mais parfois ce sont les poèmes qui sont un malheur et que l'écriture est franchement triste. Que voulez-vous, on peut-être élégant, attentionné, travailleur, fidèle, et mauvais poète.

Je reprend un viel enregistrement, il est déjà suffisemment triste. C'est donc sous la forme d'un très long « ouikassement » ( jusqu'à 3 minutes) répété plusieurs fois par heure, qu'il déclame son malheur. Que c'est triste. Mais je sens que s'il ne comprend pas qu'il fait aussi le malheur des autres clients de l'Auberge, c'est très triste « l'accident » qui va lui arriver.