Moukmouk de Pohenegamouk

Il y a quelques jours j'ai du faire une petite excursion dans le golfe Saint-Laurent. Nous voyageons de nuit sur le petit bateau, pour voir le lever du soleil, et profiter du calme du matin. Je pourrais dormir dans la cabine, mais la toilette me semble brisée et il y a comme une odeur douteuse. Alors, je m'installe sur le pont et tente de dormir du mieux que je peux.

J'ai quand même du dormir un peu, parce que je me fais réveiller par une moucherolle installée sur le coin de la cabine, à moins d'une trentaine de centimètres de ma tête et qui tient à tout prix à me raconter son histoire. Cela pourrait sembler assez banal. Un petit oiseau vit dans la forêt, mais quand même proche de la mer parce qu'il mange des insectes en vol, et que pour bien travailler ça prend des aires ouvertes. Enfin, c'est ce que veut la mode présentement.

Notre amie moucherolle arrive très tôt, et a maintenant terminé d'élever sa petite famille, elle profitait donc de ses vacances pour faire un petit voyage, quand elle a du rater un tournant le soir assez tard, et a du se farcir un vol de 40 kilomètres sans vent favorable pour atterrir sur le premier objet flottant venu, à l'endroit le plus improbable qu'il soit, à 30 centimètres de la tête d'un ours qui dort et qui ne ronfle pas. Enfin, il arrive à l'ours de ronfler, mais je ne devais pas ronfler à ce moment-là parce qu'il y aurait eu de fortes chances que je me retrouve avec un petit paquet de plumes dans la gueule, et me réveiller en me demander qu'est-ce que c'est que cela.

Mais voilà le problème, la petite amie au dos brun-gris, y a vu un signe du destin, et m'a suivi jusqu'à la ouache. C'est avec grand plaisir que j'accueille tous les amis ailés ( moins ceux qui piquent), et elle est la bienvenue ici. D'autant qu'il y a de la forêt pour se protéger et un lac avec des moustiques pour se nourrir. Elle peut en prendre autant qu'elle veut ça ne changera pas mon régime alimentaire.

J'ai un peu tenté de faire une photo, mais je n'ai pas eu assez de temps pour faire un truc présentable. Et puis, il y a ce monsieur Bannon, qui est franchement meilleur que moi dans le domaine et je ne lui volerai quand même pas son image.

Comme je disais voilà le problème. Elle tourne autour de la maison en criant Phébi, Phébi, (chéri je t'aime) elle n'a pas un vocabulaire d'universitaire. Je ne suis pas raciste et mon coeur est ouvert sans distinction de race ni de couleur, sauf que vous admettrez qu'il y a certaines incompatibilités entre une oiselle de 20 grammes et un ours de...passons, il est bien connu que je suis un peu enveloppé.

Déjà qu'il y a le pic qui ouikasse son chagrin d'amoureux esseulé... ha! Il y a peut-être là une solution...