L'oie et le Hibou

j'avais écrit ce conte pour notre chère Trollette dans un contexte inuit. La voici dans un contexte alghonkien. Pour eux les noms des oiseaux tentent dimiter leurs cri. Wapi-kila-wap c'est l'oie blanche ( wapi c'est blanc dans ce contexte) comme wapi-Kou-kou-la sera le hibou blanc, parce que les autres hiboux font Kou kou mais assez peu le harfang. Vous avez lu l'histoire mais allez quand même jusqu'à la fin elle est différente.

Pour attirer l'attention le Nojitawin, a ajouté à ses bras de ailes en grandes plumes blanches, il imite un court vol plané en criant : Kilah-wap... wap... wap... Une grande assemblée d'enfants  au premier rang, qui reprennent:  wap... wap... wap... La grande oie s'approche pour dire... un grand silence s'installe.

L'oie se pose silencieuse, et le conteur se relève, c'est un nouvel oiseau puissant, qui domine la foule de son regard implacable, les jeunes l'ont reconnu et cri en coeur : kou-kou-ha! Kou-kou-ha! Le hibou! Mais comme il a les ailes blanches, c'est certainement le hibou des neiges, le harfang tout puissant.

Alors, commence une étrange danse, le conteur tente de dire son histoire avec moins de mots, mais en la montrant. Le jeune Kou-kou-ha se cherche une compagne. Lui le plus puissant des oiseaux, le prince aux yeux jaunes, le maitre de la plaine sans arbre, celui dont le seul regard terrifie ses proies.... toutes les oiselles du Nord se battraient pour obtenir ses faveurs.

Blanche et douce Mossiyé apparaît. La jeune et jolie perdrix étire le cou pour dire au hibou: -- « hou! T'es trop laid! Tu as les jambes courtes et un gros corps, tu n'as même pas de cou, jamais tu seras mon amie! »

Kou-kouha déçu va porter ses efforts vers une très jolie sterne. Elle lui dit : « Tu es beaucoup trop lent pour moi, je vole vers les sommets, je veux aller très haut dans le ciel, tu ne seras qu'un boulet pour moi ». Triste, il se rendit sur la plage pour rencontrer une Tournepierre. Sa réponse fut sans équivoque: « qu'es-tudis qu'es-tudis, vite, vite, j'ouie pas j'ouie pas vite vite »...

En désespoir de cause, il tenta même de montrer ces charmes à Matoka, une lapine qui détalle à toute jambe, ce qui fait bien rire les enfants. Ce n'est pas vrai que les hibous des neiges mangent des lapins, mais on la comprend très bien de ne pas vouloir le vérifier par elle-même. Rien à faire, il décide de faire un voyage vers le Nord, un Nord si Nord qu'il serait seul et pourrait méditer sur sa pénible condition.

Dans son vol, il remarque Kila-wap, une oie blanche particulièrement belle, que la mue d'été dénude beaucoup, mais qui n'en reste pas moins gracieuse, élégante et ...en un mot exquise. Ayant compris beaucoup, notre Kou-kou-ha délaisse son orgueil se pose près d'elle.

-- Madame Kila, la plus belle des oies des neiges, je voudrais votre amour. Je ne suis pas le plus rapide, je ne suis pas le plus beau, mais si je suis le plus fort ce ne sera que pour protéger votre nid des importuns. Et puis je peux faire rire aussi.

Là-dessus, il fait une révérence que sa silhouette trapue rendait comique. Kila-wap est toute de suite charmée par ce mâle qui ne se prend pas pour le nombril du monde, et préfère la faire rire plutôt que de parler de lui. Cependant, un doute subsistait. Elle dit:

--Toi tu es fort et tu résistes à tous les temps, mais moi je dois fuir l'hiver et voler vers des cieux plus cléments. Pour cela je traverse une large mer et quand je suis fatiguée je me pose sur l'eau pour me reposer. Toi qui ne flottes pas que feras-tu pour me suivre?

Kou-kou-ha n'a pas de réponse, il n'essaie pas de dire qu'il en est capable ou qu'il était le plus fort. Il se contente de répondre que son amour est déjà très fort et qu'on ne peux pas tout prévoir. Oui, il fera la longue route avec elle, et trouvera une solution le moment venu.

Après un très bel été, ce fut l'automne et le temps du voyage. Même s'ils avaient dormi sur le rivage, la grande mer ne pouvait se traverser d'un seul coup, et l'oie se pose pour se reposer. Kou-kou-ha qui ne peut faire de même, se pose sur elle et lui fit lentement, longuement l'amour. Le lendemain les deux sont tout plein d'énergie et prêt à reprendre la route. Pour finir son conte, Nojitawin étend ses ailes pour faire un nid, dont ne dépasse que la tête de Kila-wap... elle couve... et puis à sa surprise les oeufs craquent et les petits s'envolent... en criant... les enfants ont tout de suite compris et chantent Koula-wap.. wap, Kou-koula... wap.. wap...