O'bama est-il l'espoir?

Il y a deux billets, je me demandais qui allait payer pour le plan de relance d'O'bama. Aujourd'hui, est-ce qu'il y a une chance que ça marche?

Je vous recommande la lecture de la lettre à O'bama par Paul Krugman, telle que parue d'abord dans le magasine RollingStone, mercredi dernier, mais repris depuis par nombre de journaux. Krugman est peut-être un prix Nobel d'économie, mais j'ai rarement vu un papier aussi clair, fondé et efficace pour décrire la présente crise économique, et pour s'en sortir.

Il n'y a pas encore d'Ours prix Nobel, mais je pense que je peux vous donner quand même ma version du truc. Les économistes d'extrême droite, de droite et du centre (à gauche ça s'appelle l'économie-politique) sont d'accord sur un fait : il faut réalimenter la machine économique par le bas si on veut de la croissance. Ça veut dire qu'il faut s'assurer que les pauvres aient quand même de l'argent pour consommer, sinon la machine bloque. Or depuis surtout Clinton, on réalimente la machine en fournissant de plus en plus de crédit au pauvres, sous n'importe quels prétextes, et en particulier sur celui totalement farfelu que les pauvres vont investir devenir riches et rembourseront leurs dettes. Les pauvres ont faim, soif et froid, alors ils n'investissent pas, ils dépensent. Tôt ou tard, il deviendra évident qu'il ne pourront plus rembourser. Nous en sommes là.

La solution actuelle c'est de donner de l'argent aux riches pour qu'ils prêtent aux pauvres. Mais les riches savent bien que les pauvres ne peuvent pas rembourser alors ils ne prêteront pas. Voilà pourquoi le plan Paulson, les Bailout, les coupures d'impôts et autres folies du genre ne feront qu'aggraver la crise. Mettre de l'argent en haut ne fait qu'augmenter le différence entre les riches et les pauvres, d'autant plus que ça créera bientôt ( dans un an ou deux) de l'inflation plutôt qu'une relance et que les pauvres en seront plus pauvres.

Il faut donc faire l'inverse. Un vaste programme de logement social, de l'assurance-chômage, des services de santé et d'éducation gratuits, des transports en commun et l'embauche de nombreux fonctionnaires pour aider les chômeurs à se recycler (en chômeurs formés?). Et pour cela taxer les riches, taxer la spéculation, taxer les salaires de plus d'un million de dollars, taxer les primes, taxer les profits, taxer les gains de capitaux.

Il faut aussi cesser d'encourager la mauvaise gestion, le vol et la fraude, comme chez les trois grands de l'automobile, mais là franchement, je deviens délirant d'en espérer autant.

Voilà pourquoi je ne crois pas qu'O'bama soit un espoir. La politique du pire est rarement bonne, et je ne souhaite pas une crise économique profonde avec des gens qui meurent de faim. Mais il en meurent déjà beaucoup, et la solution va nécessairement passer par la solidarité, exactement le contraire du plan Paulson.