Nairobi, première manche

Ce matin à Nairobi commence la réunion annuelle du PNUE. Ça pourrait être une autre réunion officielle d'un autre organisme international, mais avec un peu de chance il va y avoir le début d'une importante bagarre.

Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, c'est comme l'ensemble des machins de l'ONU, c'est très gros, très peu productif, très souvent décourageant de compromis et de tergiversations, et pourtant absolument essentiel. Faut dire que ces organisations ne sont pas de réels lieux de pouvoir (qui restent dans les états membres), mais des lieux de pressions et de confrontations. Ce sont des lieux où les scientifiques tentent d'influencer des fonctionnaires qui tenteront d'influencer des politiciens qui eux subissent les pressions des grandes entreprises et des exploiteurs de toutes natures (c'est le cas de le dire).

Il y aura le rapport annuel où on nous dira que les Asiatiques sont face à une pénurie d'eau catastrophique, que la production de GES a encore augmenté malgré la crise, qu'il faut un plan de lutte intégrée contre le mercure. C'est vrai, mais c'est comme l'année dernière.

Par contre, un débat sur la création d'un groupe scientifique du type GIEC sur la biodiversité risque de donner des résultats importants. Les USA, La Chine et le Brésil s'opposaient très fermement à cette idée l'an dernier. Il semble que la Chine et les USA auraient changé d'idée. Ça me donne beaucoup d'espoir. C'est la première manche d'une longue bataille.

Le grand combat de cette année demeure l'objectif de planter 7 milliards d'arbres avant la fin de 2009. Nous en serions à 2 milliards 700 millions, si on compte l'an dernier. Ça va être difficile, mais c'est le minimum si nous voulons qu'il y ait de la vie pour nos enfants. Bien sûr c'est surtout pour l'Afrique et l'Asie que ces plantations sont de toute première importance. Mais si on voit la pression que l'immigration africaine exerce sur l'Europe et les dégâts qu'entrainent les expulsions, planter des arbres devient la première ligne de défense, celle qui permettra une possibilité de survivre là-bas. Parce que les arbres, c'est l'eau, le sol, la possibilité de manger.

Il y aura aussi de grands palabres sur les plans de relance économique et la nécessite de changer la structure des échanges. Je doute cependant qu'on s'attaque de front à l'idée de croissance. On parlera de croissance verte, comme si c'était une chose possible. Pourtant, Hervé Kempf a raison, il faut sortir du capitalisme.