La ville, vie et mort

Oui, un texte que je reprends encore une fois, parce qu'il explique bien que l'échec de la réunion de Copenhague conduit rapidement à la catastrophe.

Le pouvoir repose sur deux jambes : le temple et l'armée, l'idéologie et la répression. La ville c'est la concrétisation du pouvoir. C'est Assurbanipal en fondant Ninive et le puissant empire qui en découle qui l'a découvert. Il y a eu des cités avant, mais le pouvoir de ces villes ne pouvaient durer longtemps, parce que l'armée sans le temple est tout de suite confrontée à une autre armée. Elle ne peut démontrer sa légitimité.

Le temple s'appelle maintenant l'Université et l'armée se cache derrière un grand appareil légal pour éviter de montrer que, comme toujours, les riches ont le droit de tout faire et les pauvres le droit de tout endurer. Le temple comme l'armée ce sont d'abord un grand regroupement de serviteurs qui ont besoin d'eau, de nourriture, d'énergie et d'informations. Les marchands comprennent vite l'intérêt d'être près du temple et de fournir l'armée. Enfin, il faut un système pour évacuer les déchets que produit cette foule. Voilà la ville.

Le pouvoir n'a qu'un objectif, grandir. La limite, ce sont les réseaux nécessaires pour amener l'eau, la nourriture, l'énergie et l'information à la ville. La ville a donc intérêt à créer des centres satellites pour déléguer des fonctions. Voilà l'état. L'état essayera de contrôler ses voisins, c'est l'Empire. La logique est la même et la mort est semblable.

Plus la ville, l'état ou l'empire grandit, plus les réseaux d'approvisionnements et de communications s'allongent, moins ils deviennent efficaces, plus il se produit d'erreurs. Les empires ne sont par renversés, ils s'écroulent sous leur propre poids.

Les villes ont atteint des tailles jamais connues dans le passé, parce que nous avons réussi grâce aux engrais azotés à produire beaucoup plus de nourriture par mètre carré, et parce l'énergie peut dispendieuse nous permet de la transporter sur de longue distance.

Mais voilà, nous avons atteint la limite, nous avons brulé presque tout le pétrole peu dispendieux. Nous ne pourrons plus maintenir les réseaux de transports de vivre et d'information, et sortir les déchets d'aussi grandes villes va devenir trop cher. La ville va s'effondrer, mourant de faim et enterrée dans ses ordures.

Ce n'est ni ce que je souhaite, ni ce que je pense. C'est simplement la réalité en quelques mots. Ce que je souhaite, c'est que nous réapprenions à vivre sans vouloir dominer les autres, sans vouloir accumuler les biens.

ajout: Oui la ville est un réseau de réseaux. Un réseau tout à fait neuronal où la seule vraie planification se fait par le coût de l'énergie. Dès qu'on découvre un chemin plus efficace, l'ancien est condamné, quand tous les chemins coutent trop cher, c'est l'effondrement. Revoir Ninive, Thèbes, Athènes, Rome, Tenochtitlan... et toutes les villes.