Requiem pour un rorqual

Un rorqual commun mort s'échoue hier sur une plage de Cornouailles en Angleterre, frappé par un bateau dit-on...

Cent tonnes, 17 mètres de long, le doux géant s'est échoué sur une petite plage près du village de Pendeen en Cornouailles. Les collisions entre un cargo et un rorqual commun sont possibles, lorsqu'il vient dormir en surface. C'est quand même très rare.

Image volée sur le site du Western Morning News.

On trouve à la tête du chenal Laurentien près de Tadoussac, une des plus fortes concentrations de baleines (d'une douzaine d'espèces) du monde, mais aussi un intense trafic maritime qui se gonfle en saison d'une quarantaine de grands bateaux d'excursion. Pourtant, les cas de collisions sont très rares.

Les grandes baleines sont capables de soutenir sur de longues distances des vitesses deux fois supérieures aux cargos les plus puissants, et elles sont capables de réagir très rapidement à un danger. C'est vrai que mon amour et mon admiration pour les grandes baleines, trouble peut-être mon jugement. Elles sont tellement puissantes, intelligentes, sensibles et belles, que je me refuse à croire qu'une baleine en santé puisse se laisser frapper par mégarde. Mais bon, même les plus intelligents font des erreurs stupides, les plus attentifs se piègent par mégarde. Je ne suis certainement pas un exemple de vigilance, mais le nombre de coins de porte que je me suis pris dans la gueule, me force à l'indulgence pour les distraits.

J'ai suivi plusieurs enquêtes sur la mort de baleines. La jeune mégaptère morte dans le Cotentin, celles tuées par l'Otan ou la Marine américaine. Probablement, nous n'aurons jamais les vraies raisons de la mort de ce rorqual commun. Dommage.

Était-il sourd ? Affecté par un grave cancer ? Trop vieux ? Malheureux ? Ou simplement endormi... comment savoir... l'état de décomposition rend très difficile une autopsie complète.

Nous sommes le rêve inaccompli des baleines, quand elles meurent, nous en mourrons aussi.