Moukmouk de Pohenegamouk

Ce n'est pas le temps des tomates. Enfin presque pas parce qu'au marché, il y a des tomates de la Floride, pur carton et immangeable. Elles ont trop le goût de pétrole. Mais les premières tomates de serres arrivent, et aux prix qu'elles sont, je n'abuse pas. Je sais, ça n'a rien à voir avec les tomates d'été qui ont connu le soleil, mais elles sont quand même un espoir dans ce pays si froid, et que ceux qui n'ont jamais péché me lancent la première pierre ( aoutche!).

L'été, je n'utilise qu'une très bonne huile d'olives et du basilic. Cette tomate qui n'avait pas connu la caresse érotique du soleil, méritait un peu plus d'amour. Alors, j'ai mis du sirop d'érable.

Simple, on tranche la tomate, sel et poivre et on laisse reposer une quinzaine. Pendant ce temps, quelques gouttes d'un très bon vinaigre balsamique et six fois plus de sirop d'érable. Bon, je dis six fois, je n'ai pas mesuré, mais à l'œil c'est entre cinq et huit fois. Et puis, c'est tout. À déguster avec un bon pain en regardant le soleil qui se couche puisqu'ici nous sommes passés à l'heure d'été et que Dame Kisu fait son spectacle vers 19 heures.

Parce qu'il en va de la bouffe comme de l'amour. Il y a les longues nuits chaudes et passionnées. Mais cette tomate au sirop d'érable, c'est un peu comme le frôlement de mes doigts dans ton cou, qui glissent très lentement de ton oreille vers ton sein, sans vraiment y toucher... un frisson, une promesse, un moment pour gouter le fin parfum du désir.

Printemps, Espoir d'un été.