Il fallait bien s'y attendre

À ceux qui prétendent que l'exploitation des gaz de schiste n'est pas dangereuse.
C'est le cinquième billet que je fais sur l'exploitation du gaz de schiste en 18 mois. Le premier servait à dénoncer la tentative d'exploration à très grande échelle, sur le territoire québécois dans un contexte législatif désastreux tant sur le plan écologique qu'économique. Je disais aussi qu'une tentative aussi importante se prépare actuellement en France, même si la réglementation gouvernementale est de bien meilleure qualité. Depuis, nous avons appris que les apprentis sorciers qui contrôlent soit-disant parfaitement ces technologies complexes et dangereuses ont commis beaucoup d'erreurs aux USA, avec des pollutions sur de larges secteurs des nappes phréatiques. Un accident semblable était prévisible au Québec, et voilà dans la municipalité de Leclercville, un puits d'exploration se met à fuir de façon incontrôlée. On tentera (comme dans le cas de la plateforme pétrolière du golfe du Mexique cet été) de couler du béton sous haute pression pour boucher le trou. Sauf que ce n'est pas un puits de pétrole... le schiste est une pierre dense et dure, de la glaise pétrifiée en quelque sorte, qu'on fait exploser pour ramasser les petites bulles de gaz que cette pierre contient. Il s'est donc formé une poche de gaz dans le sous-sol au dessus de la couche de schiste. La roche et le sol au-dessus sont beaucoup plus perméables et tot ou tard qu'on bouche le puits ou pas, le gaz va remonter et s'échapper. Pas très grave, si on exclut un accident du type, le gaz s'accumule dans la cave d'une maison et au moment où on allume une lumière Pouf! La maison va voir ailleurs pour trouver un endroit où on ne détruit pas la planète. Pas trop grave parce que du méthane, les vaches comme les tourbières en produisent beaucoup et même si c'est un gaz à effet de serre de 20 à 100 fois plus dangereux que le CO2 ( les scientifiques s'entendent pour dire que c'est beaucoup plus dangereux). C'est grave parce que c'est du carbone de plus dans l'atmosphère, et qu'il y en a déjà trop, et que ce n'est que le premier de nombreux autres accidents du même genre que provoqueront ces corporations qui n'ont que le profit à court terme en tête. Il faut dire et redire non à l'exploitation des gaz de schiste.