Cimex lectularius, l'arme absolue ?

Tremblez peuples de la Terre! Un nouveau monstre est apparu. Enfin pas tant que ça...

Je traque depuis assez longtemps les monstres que les humains créent dans le ridicule effort pour dominer la nature. On ne domine pas la nature (si quelque chose comme ça existe) parce qu'une des premières lois de son organisation est la loi de l'Équilibre. Chaque geste entraine une réaction contraire. L'amaranthe de Palmer est la réponse à l'utilisation des semences transgéniques, les bactéries résistantes, le résultat de l'utilisation des antibiotiques et cimex lectularius, une réponse aux insecticides.

Et puis non, C. lectularius est un vieux compagnon de l'humain. La punaise de lit a toujours accompagné les humains depuis qu'ils se construisent des litières pour dormir. Et comme les poux, elles ont une extraordinaire facilité à s'adapter aux pesticides les plus méchants et développent des résistances à presque tout. Aussi, les nouvelles variétés ne s'attaquent plus seulement à ceux qui ne peuvent pas se défendre et qui se contentent de se gratter, mais occupent maintenant les hôtels les plus cossus, les résidences des riches qui se défendent avec tant d'énergie que ça renforce les défenses de la petite bête.

La particularité de notre petite amie est d'être assez sensible à la température. À plus de 36 degrés ou à moins de 9, elle crève assez rapidement et on a la paix pour une dizaine de jours, le temps qu'une nouvelle génération apparaisse. Or chez les pauvres, plus de 36 ou moins de 9, ça se produit assez souvent. Chez les riches, dans les maisons et les hôtels climatisés jamais. Les petits québécois ont moins de problèmes de poux que les petits français parce qu'ils enlèvent leur chapeau à des températures où les mères des petits français ne les laissent pas sortir.

Une autre particularité, les punaises ne transmettent pas de maladies virales ou microbiennes, enfin c'est extrêmement rare. C'est donc qu'on pourrait trouver chez notre petite amie ( enfin petite amie qu'on aime pas trop avoir chez soi), de nouvelles variétés d'antibiotiques particulièrement efficaces.

Pour vraiment contrôler cette peste, il faudrait s'attaquer à une bizarrerie dans le comportement de la bête. Dans la reproduction, le mâle n'utilise pas les voies naturelles, mais perce avec son pénis dur un trou dans l'abdomen de la femelle créant ainsi une extraordinaire porte d'entrée pour un virus pathogène. Il s'agit juste de créer le bon virus et de s'assurer qu'il ne contaminera pas les autres espèces... tout simple quoi.