Moukmouk de Pohenegamouk

Le 2 février c'est la fête de l'Ours, enfin de l'Ours brun d'Europe s'il en reste encore quelques-uns. C'est ce qui est à l'origine de la tradition du jour de la marmotte en Amérique. J'ai déjà expliqué cela ici.

Pour les ours polaires, c'est plus compliqué. Si l'accouplement a lieu à la fin de la chasse d'hiver en avril ou mai, si la chasse a été bonne et que la dame a suffisamment de graisse, l'implantation de l'utérus n'aura lieu qu'en septembre ou octobre, si la période plus difficile de l'été se passe sans trop de famine. C'est pour cela qu'il y a peu d'ours, la reproduction n'a lieu que si les conditions de survie sont assurées pour les petits. L'ourse se creuse alors une tanière dans la neige et dormira jusqu'à ce que les petits naissent. La petite famille ne sortira de la tanière que lorsque les petits seront assez fort pour affronter le monde.

La gestation ne dure qu'une dizaine de semaines, et vient probablement de l'habitude d'hibernation des ours bruns, des cousins très proches. C'est vraiment une très curieuse adaptation pratiquement unique dans la nature, par comparaison la gestation des ours noirs est d'environ 31 semaines. Les petits naissent nettement prématurés mais continuent leur développement dans le chaud poil de la maman qui ne se déplace pas. Ça ressemble un peu au monde de reproduction des marsupiaux, qui naissent non-viables, mais poursuivent le développement dans la poche ventrale.

Alors, c'est bien difficile de déterminer une vraie date de naissance pour les ours bruns ou blancs. Ils sont peut-être hors de l'utérus fin décembre, mais ils ne sont absolument pas viables à cette date. Le 2 février ? pourquoi pas, ça donnerait raison à la tradition occitane.

J'en tire une conclusion, mon amie Nanouk (ourse en Inuktitut) garde son ourson au chaud depuis trop longtemps, elle aurait dû accoucher la semaine dernière. J'en conclus que son petit rêveur attendait aujourd'hui et la belle petite tempête de neige pour sortir.