Une suite, le mariage.

Au billet d'hier, j'ai reçu une réponse disant : le mariage c'est de la prostitution. Non, pas vraiment.

Il faut vraiment séparer les deux trucs. L'amour c'est le processus biochimique qui permet à une femelle (quelle que soit l'espèce) de choisir un reproducteur, et par un rituel de stimuler le désir d'accouplement chez les deux partenaires. Les parades nuptiales de plusieurs espèces d'oiseaux, l'extraordinaire effort des saumons remontant les rivières, sont de bons exemples de la chose.

Cela semble réduire l'amour à la reproduction. Mais quand les petits humains découvrent ce bonheur à la puberté ( et l’œdipe à 3-4 ans? Une première découverte de ce bonheur? Un reste des rituels chez les mammifères claniques?) ils chercheront à reproduire cette immense joie tout au long de leurs vie. Certains vivent des désastres amoureux qui bloquent cette joie pour un certain temps. Phénomène nouveau dans l'histoire des humains, nous survivons à notre état de reproducteurs. Et par chance, même si nous ne pouvons plus nous reproduire, le plaisir amoureux, les processus chimiques qu'il faut pour se retrouver dans la même joie perdurent au-delà et même vieux nous pouvons être amoureux. Je ne m'en prive pas. Il ne faut pas croire que l'amour soit le propre de l'homme, chez les primates, le bonobo est nettement supérieur à nous dans ce domaine, et les dauphins font pour le moins aussi bien que nous. Quant aux loups... c'est tellement complexe que j'ai peur que mes observations soit bien en-dessous de la réalité.

Le mariage c'est une organisation économique (donc lié à une culture) qui permet de faciliter la survie (alimentaires et autres) et la protection des petits. Plusieurs espèces séparent l'amour et « le mariage », les canards et les animaux vivant en grandes hardes sont de très bons exemples.

Je reste persuadé que le mariage nucléaire (maman-papa et les enfants) est la pire forme de cette organisation économique, le nombre d'humains malheureux et de divorces devraient être des signaux forts de ce que j'avance. D'une part parce qu'elle n'assure ni la sécurité alimentaire ni la protection des petits contre les prédateurs, et surtout parce que la charge de l'élevage des petits est trop mal répartie.

Bien sûr il faut que les pères s'impliquent davantage dans l'élevage, ils se privent d'immenses plaisirs, mais ça ne suffit pas. À cause de l'allaitement, l'élevage des petits est beaucoup plus la tâche des femelles chez la plus part des mammifères. Mais dans la très grande majorité des cas, ces dames s'organisent en petite communauté, pour se sécuriser et pour partager le fardeau. Ce partage évite aux petits de se retrouver avec une mère épuisée et angoissée.

Je crois qu'il est là le piège, dans le mariage nucléaire. Le premier but de cette organisation n'est pas d'assurer la survie des petits, mais plutôt de contrôler la sexualité des filles pour empêcher une diversité génétique.

De meilleures modèles? Dans de prochains textes.