Reprise: le doute est le père de la création

Cette pauvre fille a bien des pères mais pas de mère connue. Étrange situation pour une enfant mal élevée.
Oui, le titre est bien de Galilée et oui, j'ai bien trouvé la citation dans le quotidien Le Devoir d'hier. Je l'avais déjà entendue, mais cela m'est rentré droit au coeur parce que je suis entre deux une fois de plus, une fois encore dans le doute. J'aspire à être un nomade, que ce qu'on appelle "chez moi" soit en moi sans le support d'objets, de murs, de possessions, de situations, qui me définiraient. Sauf qu'être nomade demeure un projet de vie bien difficile à réaliser dans ce monde tout tourné vers la possession des objets. Se rappeler que la définition juridique de la possession d'un bien c'est : "usus et abusus" le droit de posséder et de détruire, ce qui est totalement contradictoire avec la pensée nomade pour laquelle le seul fondement du droit est le droit de prendre ce qu'il y a de trop, de ne détruire que si cela favorise l'Équilibre. Favoriser l'Équilibre, essentiellement l'Équilibre d'une notion aussi complexe que " La Nature" suppose que je porte un jugement, et je doute d'abord de mon jugement. Il est présentement facile de dire que c'est stupide de tuer les baleines. C'est plus difficile de dire que tel arbre, tel gibier, telle partie du troupeau doit être détruite pour la suite du Monde. Cela, je n'en doute pas, la suite du Monde, c'est mon point d'appui. Le premier père de ma création, c'est la suite du Monde. Faire que le plus de Vie possible passe à travers la présente tempête, tempête clairement d'origine humaine.Le second père c'est sûrement le désir. Désir d'être au Monde quelque chose de différent de moi, et ce qui embrouille ce que je cherche à faire et à dire.Le troisième père, c'est le doute, mes incohérences connues et inconnues, ma difficulté à vraiment me relire sans réinterprêter ce que j'ai écrit. Et finalement le doute de ma façon de dire. Oui, la Création devrait avoir pour mère, la méthode, la grammaire, la technique maitrisée par le travail, et voilà bien des notions qui me sont inconnues. Alors sans mère, cette pauvre fille est bien mal élevée. Parfois trop exhubérante et follichone, parfois si timide que je n'arrive pas à la faire sortir de chez elle. J'ai la création bien compliquée. Par chance, c'est quand je doute le plus qu'elle sort faire la folle et me réjouit par les liens qu'elle me tisse avec vous. J'ai douté beaucoup cette été de mes capacités ou possibilités de continuer ce blog. Mais finalement elle gagne, je continue.