Une heure et demi d'angoisse.

Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal?

Une histoire toute simple peut parfois tourner au cauchemar… Et je l'ai vécu hier matin. Je voulais revenir à Lausanne. Même si j'étais particulièrement bien chez Ipso ( oui, ses maîtres sont encore mieux, mais j'ai développé en si peu de temps une telle amitié avec ce chien…) il me fallait revenir dire un aurevoir à des amis, et peut-être, un peu mieux comprendre ce qui m'arrive…

 

Alors je décide de prendre le bus entre Paris et Genève. D'abord parce que ça coûte beaucoup moins de sous, ensuite que je connais très bien les paysages le long du train et que je veux voir la campagne française que je ne connais que très peu. Bon pas sûr que c'était une bonne idée. Oui ça coûte moins de sous mais, on sort de ce voyage un peu comme une chemise d'une valise. Quand on la met, on pense que tout est en ordre, mais on en ressort passablement fripé. Et puis la vue du paysage depuis un autocar la nuit, c'est plutôt nul.

 

Mais voilà que le drame se corse. Je venais de me réveiller d'une très très courte nuit, quand je vois le car, se stationner à la douane juste avant Genève. Je prépare mes papiers, pas de problème, je suis en règle, du moins je le pense. Un douanier aimable comme une porte de prison regarde mon passeport, et me pose les mêmes questions que toujours d’où je viens et où je vais, la routine du voyageur quoi... et il part avec mes documents. J'aime pas ça…

 

On attend… au début, je fatigue un peu mais… après 15 minutes, d'autres douaniers montent dans l'autobus et font sortir trois passagers semble-t-il non conforme. La conformité chez le douanier suisse moyen, c'est trèèèèèès important. On attend… On attend…

 

Et là je commence à me poser un tas de questions. Pourquoi ne revient-il pas avec mon passeport. Des passagers commencent à trouver cela long, insupportablement long. Je dis à ma voisine de siège, que je suis le coupable de ce très long délais, que je me sens pas confortable du tout… Elle me rassure en me disant que je ne suis pas le seul, mais ça ne console pas vraiment. Et on attend…

 

Quelle crime horrible aurais-je pu avoir commis? Peut-être dans un voyage précédent aurais-je laissé tomber un papier gras sur le trottoir à Genève? On le sais, là-bas, c'est beaucoup plus grave que d'étriper des gens ( ça les banques le font très bien)… j'ai peur…

 

Je rédige des défenses dans ma tête… je suis juste un petit vieux amoureux, je ne travaille plus et je ne fais de mal à personne… je ne fais que dire la beauté du monde… mais justement c'est peut-être mon crime? L'angoisse, c'est un tas de questions qui posent un tas de questions et pas de réponses...

 

Après une longue heure et demi, le douanier vient dire au chauffeur que tout est en ordre et qu'il peut repartir… ouf! Mais, mon passeport, je ne l'ai toujours pas... va-t-il me demander de descendre?

 

Voilà, un autre revient me donne mes papiers, sans un mot d'explication. J'étais soulagé et content mais pas au point de l'embrasser. Je sais maintenant ce que doit ressentir un prévenu au poste de police quand il attend de savoir à quelle sauce il sera mangé et sans savoir pourquoi…

 

Je vous jure que ces douaniers on fait naître en moi un féroce combattant contre l'état ( et la connerie) policier.