La fin du thon

Mangez des sushis, il n'y a plus d'espoir pour le thon. En autre temps, j'aurais plaidé pour un boyccot du thon, surtout le thon rouge. Mais après la réunion de l'ICCAT à Antalya en Turquie, c'est le désastre, il n'y a plus d'espoir.

« La Commission internationale de gestion des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) a tenu son assemblée annuelle le 18 novembre à Antalya en Turquie. Les décisions qui en découlent révoltent les ONG et associations écologistes. L’ICCAT a notamment décidé de maintenir le total autorisé de capture (TAC) de thon rouge en 2008, alors qu’il devait être réduit de 10%. Depuis plusieurs années, les scientifiques recommandent que ce quota soit divisé par deux, pour permettre aux générations de thon rouge de se renouveler. » Cette citation des fils de presse est bien en dessous de la réalité, si je me fie au scientifiques canadiens qui étudient ce qui se passe avec les thonidés de l'Atlantique. Pour eux, il n'y aura plus de thons à pêcher dans 3ans, 5 ans aux maximum. Alors cela ne sert à rien de se priver, il est trop tard pour les thons, la disparition est maintenant certaine.

Sur son excellent blog « Avant la lettre » Richard a fait un billet très clair sur le sujet. Si je me permet d'en remettre, c'est pour vous dire d'aller le lire, mais aussi pour insister sur la nécessité de protéger les grands prédateurs de la mer.

S'il est possible de faire la pisciculture de plusieurs espèces de poissons, avec le thon, il n'y a pas encore de méthode efficace. Oui en Méditerranée on pratique le gavage dans des grandes cages, mais ce n'est pas vraiment de la pisciculture, puisque pour assurer la survie de l'espèce, il faudrait pratiquer l'élevage à partir des oeufs, et là-dessus, je n'ai pas vu de fermes piscicoles qui avaient réussi à le faire. Je sais bien que les zoos et les animaux modifiés qui ne peuvent vivre qu'en élevage, ce n'est pas la solution idéale pour protéger la diversité biologique. Mais c'est quand même mieux que de voir disparaître une espèce.

Mais les grands prédateurs en mer, comme le cabillaud ou le thon sont absolument essentiels pour maintenir les équilibres et la santé des différents troupeaux avec lesquels ils interagissent. J'ai fait plusieurs fois des billets qui expliquent que les caribous comme les orignaux ont besoin des loups pour survivre. Que le prédateurs est au service de sa proie, et que sans lui, la proie ne survivrait pas. Dans la mer le principe est le même.

Les Grands Bancs de Terre-Neuve étaient la plus grande réserve de protéïne du monde. En exterminant les morues, ce sont presque tous les espèces des mers du Nord qui sont maintenant menacés de disparition. Les éclosions de plancton, l'herbe de la mer, sont maintenant consommés par des méduses et surtout les méduses géantes (200 kilos) que très peu de prédateurs peuvent attaquer.

Alors que la vie, c'est d'abord la recherche de la complexité, l'action des humains entraine une simplification, une réduction des espèces et des chaines alimentaires, et cela ne peut avoir qu'un nom: la mort.