Question de drague

Un livre est paru récemment « Les Québécois ne veulent plus draguer». Je ne l'ai pas lu, mais ça ne m'empêchera pas d'en parler.

'ai souvent entendu cela de la part de Françaises au Québec, et maintenant beaucoup de jeunes Québécoises le répètent. Du garçon élevé par des féministes, à « c'est la faute à l'internet » tous les arguments défilent alors je vais ajouter les miens. Sans doute sont-ils aussi flous et inexacts que les autres, mais ça vaut le coup d'essayer.

D'abord, la société québécoise devient de plus en plus nord-américaine. Il suffit de parler avec quelques québécoises pour tout de suite comprendre que si par rapport à l'Europe, il n'y a que peu de drague à Montréal, ailleurs en Amérique, Montréal fait figure d'une capitale de la galanterie. C'est à se demander comment ils se reproduisent dans le Mid-west américain. La technique et l'usage du lasso par les filles sont d'une absolue nécessité pour s'attacher un mâle. Je me rappelle une conversation avec une très jolie jeune Belge qui revenait d'un séjour de 6 mois au Michigan et me racontait ses misères sexuelles là-bas. En désespoir de cause, elle a dragué un jeune homme qui semblait pas trop con pour se faire répondre : « si tu veux baiser, je vais être à tel endroit à telle heure. » Voilà un modèle de galanterie.

Je reste sensible à l'argument que les Québécoises sont particulièrement rapides à décourager les dragueurs, et que pour avoir la moindre chance de succès, il ne faut pas avoir l'air de draguer. Alors draguer sans en avoir l'air, c'est un peu compliqué, et je ne suis pas sur de vraiment savoir. De toute façon, je ne drague pas, je tombe en amour et encore plus souvent je tombe sur le trottoir parce que la fille est déjà partie. Donc, les garçons québécois sont très prudents dans la drague.

D'ailleurs, je trouve le mot drague, particulièrement violent. Draguer, c'est passer un râteau dans le fond de la mer pour ramasser les moules, les huitres, ce qui y traine quoi. Ce n'est pas, mais pas du tout ce que je cherche comme relations. Je suis à me demander s'il n'y aurait pas un lien entre la façon de bâtir des relations homme-femme et l'attitude non-violente des Montréalais (qui en fait la ville probablement où il y a le moins d'actes criminels).

Je pense que la culture amérindienne joue un grand rôle sous ces deux aspects. Chez ceux de la forêt, une femme qui voulait voir son amant mettait sa lampe à la porte de son wikuwam. Un homme qui entre sans cette invitation aurait été mis au ban de la communauté. De même les paroles ou gestes violents dans les relations interpersonnelles sont fortement découragés, alors qu'en Europe l'affirmation de soi à des niveaux que je ressens comme agressant, me semble être le mode normal de relation. Disons pour être simple que souvent j'ai senti que les Français ont tendance à vouloir non seulement émettre mais imposer leurs points de vue.

Je me demande s'il n'y a pas un lien à faire entre ces attitudes qui me semblent violentes et la façon d'entrer en contact avec l'autre sexe.Je vais aller demander aux baleines ce qu'elles en pensent.