La Phytolinguistique : Les guerriers de la lumière

C’est assez évident que je suis un passionné de thérolinguistique. Les langues des animaux sauvages, sont le fondement de ma recherche du sens. N’ayant pas une culture, mais trop, ce qui m’empêche de voir la réalité de façon claire, je cherche d’autres outils. Je perçois assez bien la vibration des arbres. Mais ce chant est celui des animaux, c’est chant de la Beauté du Monde qui fait vibrer les arbres. Les plantes, herbes, fleurs et arbres, doivent aussi avoir une langue que j’entends si mal.

À voir les arbres autour de moi, il n’y a aucun doute, ce sont les guerriers de la lumière. L’incroyable bataille pour l’espace, n’a qu’un but, tendre le plus de surface possible vers le soleil, capter tout ce qu’on peut de la céleste énergie, manger, se goinfrer de cette énergie qui est la source de toute vie. Tous les animaux, ne sont que des prédateurs de la même molécule, la chlorophylle, qu’elle nourrisse le phytoplancton ou les plantes de toute nature.

Cela ressemble à une immense bataille, le tilleul est un féroce couvre sol, qui mange toute lumière qui tombe sur lui. Les érables forment une canopée, une voûte de feuilles, pour avoir la priorité au repas du ciel. L’orme gigantesque choisit de monter plus haut que tout les autres, avant d’ouvrir une large bouche de verdure. Les conifères semblent moins bien armés, aussi ils utilisent l’arme de l’acidification des sols, pour nuire à la concurrence. Ils ne sont pas les seuls à utiliser les poissons, le chêne est très fort à ce jeu de mort.

Il faut rendre grâce ici au dernier de tous ces combattants. L’épinette noire, chétive, avec à peine un plumeau d’aiguilles au sommet, avec une croissance si lente qu’il faut 100 ans pour atteindre les 10 mètres, se permet de dominer la forêt boréale, la plus grande forêt sur la planète. C’est probablement l’arbre le plus fréquent sur la terre. Il n’est ni le plus fort, ni le plus cruel, il est simplement le plus résistant.

Pourtant, tout ce que je sais du monde, c’est que les combattants ont tort. Les porteurs de gênes sont parfois obligés de se battre pour affirmer la supériorité de ce qu’ils ont à transmettre. Mais ce n’est qu’une phase très transitoire de l’ensemble de la vie. La vie est basée sur l’entraide et la collaboration. Le prédateur et la proie collaborent à l’amélioration de la beauté du Monde.

Qu’est-ce que je n’entends pas du chant de la forêt? Faudrait-il que j’écoute les champignons? Couché, l’oreille contre le sol, entendrai-je les messages chimiques que se disent les plantes? Ou faut-il que j’apprenne à entendre par le nez?