Moukmouk de Pohenegamouk

Une jeune et puissante tortue marchait vers la rivière. Elle croisa un lièvre qui semblait le symbole même de vitesse, tant il était beau et long. « Voilà, se dit-elle, un concurrent valable pour que je prouve à tout jamais que je ne suis pas le plus lent des animaux. » Alors, elle proposa une course au lièvre, jusqu’à la rivière.

Le lièvre fut d’abord étonné de la proposition, la rivière était à quoi douze bonds? Quatorze maximums. La torture n’aura pas le temps de faire un demi-mètre. Pourquoi pas se dit-il, la vie réserve de telle surprise.

Aussitôt le pari conclu que la tortue avec détermination, espoir et désir de vaincre, avança les pattes pour tirer sa carapace le plus vite possible. Il y avait une bonne prise sur le sol, et franchement elle était très fière de sa marche qui aurait fait l’envie de toutes les autres tortues.

Le lièvre regardait la tortue avancer en se demandant bien ce qui pouvait l’animer, lui donner une telle rage de vaincre. Bon il avait bien le temps de la rattraper plus tard.

Il fut distrait de ses questions, par dame lièvre qui se prélassait dans l’herbe tendre, profitait du soleil et manifestement attendait qu’on lui conte fleurette. Ha! Ce que la vie est bonne, allons, allons, c’est un si beau jour.

Notre tortue voyant là sa chance redoubla d’efforts. Si bien et si longtemps qu’enfin, elle put plonger dans la rivière et sentir la caresse de l’eau.

Notre lièvre, se rappelant soudain qu’il avait jadis fait un pari, alla à la rivière juste pour voir si la tortue y était encore. Oui elle était là et lui dit : « j’ai gagné, je suis la plus rapide, je t’ai battu grâce à ma puissance et ma détermination, je suis la plus rapide ».

Le lièvre prit un air un peu grave et respectueux : « très certainement, tu es la plus rapide, puisse cela te faire plaisir, si tu trouves ton plaisir dans de telles victoires, sois heureuse, tu t’es fait à toi-même la preuve que tu es la plus rapide. »