Un repère
lundi 14 mai 2007, 17:51 General Lien permanent
Ça pourrait presque devenir une catégorie, mais je tellement négligeant sur la chose que ça sert pas à grand chose d'en créer. Voilà un premier élément d'une réflexion, si ça vous intéresse, je continuerai.
J'ai tenté de l'expliquer, dans l'univers de ceux de la forêt, c'est l'espace qui était le déterminant de la condition de vie des amérindiens. Il n'y a pas de hiérarchie, que des fraternités, que la valeur personnelle. Par contre, il y a les contraintes liées au territoire, qu'il faut défendre et protéger comme première condition à sa survie. L'organisation sociale aura comme principale objectif de contrôler les besoins pour les limiter autant que possible.
Dans la société disons « Occidentale », c'est le temps, et surtout le passé qui est le déterminant de la condition de vie. On est noble parce qu'on est fils de, pas à cause d'une valeur personnelle. Il se formera des classes sociales, et on le voit vite, il n'y a que très peu de possibilité de passage d'une classe à l'autre. Pour limiter les contraintes lié à l'espace, on se fondera sur l'accumulation, la possession de bien qui se transmettront et permettront à nos enfants d'être du bon coté de la clôture. L'organisation sociale aura comme premier objectif de protéger ceux qui possèdent contre ceux qui ne possèdent pas ( le Droit a comme premier fondement la protection de la propriété privée). Dans les mécanismes de cette protection, il y a bien sûr la nécessité de donner l'illusion qu'il est possible au dominés de devenir dominants ( par les loteries entre autres). Il faut aussi faire le spectacle d'une justice dans ce qui n'est qu'une société fondée sur l'inégalité.
Il vient cependant de se produire une rupture, et c'est maintenant le futur qui est en passe de devenir le déterminant de la condition de vie.
Les moyens de production ont connu un tel développement que les humains ont la capacité de détruire le monde au point qu'Attila passera pour un tendre poète. Les décisions de ceux qui contrôlent les moyens de production ont de moins en moins comme objectif l'accumulation pour les dirigeants, mais quels risques ces décisions font courir à la planète. Le premier objectif de l'organisation social devient de plus en plus comment protéger les riches contre les attaques que nous faisons à la Planète, et comment transférer le poid de ces dégâts vers les pauvres.
Il me semble bien que les Sarkosistes n'ont pas vu le changement, et sont encore dans la vieille dynamique, et c'est pour cela que leurs politiques foncent vers l'échec. Les Sarkosistes participent du mouvement qui condamne actuellement les gouvernements canadiens et américains à la défaite électorale. Le Japon, l'Allemagne et l'Angleterre choisissent actuellement la nouvelle voie du spectacle de l'action « verte ».
Dans cette optique, je pense que mon rôle sera de démontrer à chaque fois que je le pourrai, comment telle politique soit disant écologique contribue à maintenir les privilèges d'un petit groupe au dépend du grand nombre. Je ne suis vraiment pas sur de mon coup mais... Qu'en pensez-vous?
Commentaires
Argh.
Je suis JURISTE et RICHE.
Je suis le maaaaaaaaaal.
Tiens, d'ailleurs le site m'a coupé la moitié de mon nom, c'est la révolution!!
Drenka--) tu ne nieras quand même pas que le fondement du droit c'est la protection de la propriété privée.
Je me demande si parfois, je n'appartiens pas plus à ceux de la forêt qu'à ceux de l'Occident, en fait...
Oui, c'est très intéressant, continue.
Je suis prête à te suivre, mais je ne vois pas ce que tu veux dire sur les sarkosiste et sur les gouvernements américians et canadiens.
Parisienne--) ces gouvernements n'ont qu'un seul objectif la croissance, et surtout la croissance des profits pour les petits copains. Ils ne sont pas encore dans la gestion du risque. C'est pour cela qu'ici, ils vont perdre le pouvoir à court terme. Chez vous, ça va prendre plus de temps avant que le gouvernement comprenne son erreur.
Anne--) bienvenue
Intéressante réflexion. Voici quelques remarques pour la compléter :
Je ne pense pas que l'espoir "loterie" soit nécessaire. Pendant des siècles, le poids de la religion/tradition a suffit (espoir du paradis/d'une meilleure réincarnation, péché d'ubris, pouvoir de droit divin, ...). C'est peut-être l'affaiblissement de ces traditions qui a fait naître les loteries.
Je ne pense pas que le transfert des dégâts vers les plus pauvres puisse être appelé un objectif. Une conséquence probablement. Le fond du problème, c'est que nous sommes dirigés par des financiers, avec notamment une confiance aveugle dans la science pour résoudre tous les problèmes (de nouvelles solutions à vendre, miam !) et une foi inébranlable dans leurs dogmes (pour croire à une croissance infinie dans un monde fini, il faut être soit un fou, soit un économiste).
Pourrais-tu approfondir sur les solutions tentées en Allemagne/Angleterre/Japon ?
la nouvelle voie du spectacle de l'action " verte "
pareil que Lune.
Ps : Abruti de Captcha
Lune--) ce que je tente de souligner c'est que de plus en plus "d'économistes" prennent conscience du risque, et veulent réfléchir sur des solutions qui procèdent de la même logique que celle qui provoque le dégât. Il y a là un grand danger. oui je vais faire bientôt un billet sur les "solutions" proposées par l'angleterre et autres... le rapport Stern est un exemple de ce que je dis.
Merci Moukmouk, dans cette « catégorie » d'articles, de mettre souvent le doigt « là où ça fait mal ».
Où je te suis moins c'est que, personnellement, je mets les sarkozistes et ségoïstes (©) dans le même panier.
Il n'y a, à mon avis, aucun(e) homme (femme) politique en France actuellement réellement prêt(e) à prendre les vraies mesures qui s'imposent face aux enjeux écologiques qui sont sur la balance.
Je rejoins là Lune qui décrit bien le fonctionnement de notre système actuel.
Le fondement? tu veux dire la CAUSE???
Du droit civil napoléonnien, oui.
Du droit en général, mwof.
Bon, il est clair que l'électoralisme pousse les moins scrupuleux à se servir des thématiques écologiques pour récolter des voix et dorer (verdir?) leur blason. L'expression "développement durable" est utilisée à toutes les sauces par n'importe qui. Mais la philosophie du mouvement politique vert cherche quand même à promouvoir un respect des droits humains en dans une recherche d'équilibre dans l'utilisation des ressources. Les bonnes idées vertes qui profiteraient à tout le monde si les systèmes politiques étaient adaptés sont par exemple: la production d'énergie solaire ou éolienne, le biogaz et le recyclage, l'agriculture bio, l'efficacité énergétique, l'éducation, la gestion rationnelle mais publique de l'eau, le développement d'économies de proximité, etc. Les fausses bonnes idées écologiques sont: les biocarburants, le génie génétique dans l'agriculture et bien sûr l'atome, que l'on veut nous vendre comme l'énergie du futur qui sauvera le climat. Dans l'évolution actuelle des choses, politiciens et producteurs d'énergie ne peuvent tout simplement pas passer pour écologiques, s'ils accélèrent l'utilisation du charbon comme nouveau combustible...les subterfuges sont vite détectés. Ce qui cloche actuellement, c'est que les personnes qui veulent faire un effort dans leur vie quotidienne pour vivre de manière plus écologique sont pénalisés: acheter des produits bio coûte plus cher que de s'approvisionner en denrées importées de loin ou produites intensivement...construire une maison à basse consommation d'énergie ou rénover des bâtiments au lieu d'en construire de nouveaux revient plus cher...la liste d'exemples est longue...
bises,
CAth
Cath--) On est encore loin de l'idée de la réduction de l'économie et pourtant on devra bien y arriver
Drenka--) Je pense pas que le Common law ait un autre objectif...
Freddy Sud--) Ce n'est pas l'homme ou la femme politique qui décide, il est le représentant de forces économiques (avec des contradictions internes), c'est pour cela que les gouvernements ne peuvent maintenir longtemps des politiques qui limitent le pouvoir des riches. Mais il y a de très grosses différences entre ces forces économiques.
Je ne suis absolument pas d'accord, et les anglais de la Perfide Albion contre toute attente sont les premiers à avoir eu une charte des droits de la personne (liberté d'aller et venir, liberté d'expression, égalité, enfin des droits qui sont attachés à la personne et non aux biens a priori), mais admettons que la propriété fonde le droit.
En même temps, en l'absence de propriété privée, le résultat c'est que chacun veut prendre ce dont l'autre jouit sans droit légitimé.
Territoire, bétail, femmes, entre autres.
Le résultat c'est des constantes guerres tribales. Celui qui est le meilleur guerrier est celui qui jouit.
La propriété privée, d'un point de vue philosophique, c'est indéfendable: de quel droit on déciderait que celui-là ou l'autre peut faire ce qu'il veut de ce bout de terre. Ou de ce bétail. Ou de cette femme.
Mais n'empêche, compte tenu de la nature humaine, le fait de légitimer la propriété, permet d'une certaine façon de protéger la terre, le bétail, les femmes, des conséquences des guerres chroniques.
Bien sûr, et ce débat a été longuement développé par le philosophe Pascal, il existe un risque pour que la loi du plus fort s'exprime dans ce système là aussi. Dans certaines sociétés, alors que la force devrait être au service de la justice, ce sera la justice qui sera au service de la force.
Mais ce qui est sûr, c'est que sans le droit, il n'y a AUCUNE autre alternative à la loi du plus fort. Tu le vois avec toutes les populations qui sont organisées en tribu. Aujourd'hui c'est en Afrique, mais les Indiens d'Amérique n'y faisaient pas exception (Je ne suis pas en train de dire qu'ils sont mieux lottis maintenant. Ce que je dis c'est que la tribu qui vit sur des terres libres de tout droit, ça fonctionne aussi longtemps qu'il y a UNE SEULE tribu, mais dès que deux que plusieurs tribus sont contraintes de coexister, c'est la guerre.) Cela est d'autant plus vrai lorsque les populations deviennent plus nombreuses alors qu'elles disposent toujours des mêmes ressources.