Vous avez dit Ossétie?

C'est un coin du monde divisé et redivisé. Bien difficile d'y comprendre quelque chose quand on y regarde de trop près. Eloignons-nous un peu pour tenter d'y voir quelque chose.

J'ai déjà parlé de la différence entre l'analyse historique qui cherche à établir les liens causals entre les événements, et l'analyse spatiale qui met en lumière les contradictions, les poussées d'énergies contradictoires dans la structure de l'espace.

Historiquement, Saakashvili est au pouvoir dans son pays parce qu'il est financé par les USA, il ne s'en cache même pas. Et plus ses politiques ne fonctionnent pas, et son gouvernement est près de tomber. Rien de tel qu'un sursaut de nationalisme pour se remettre en selle, le territoire sacré de la Georgie et tout le tintouin, on profite de ce que les caméras sont occupées à Beijing et on envahit la province récalcitrante. Le géant russe répond avec son manque de subtilité habituelle, vient en aide avec le peuple frère d'Ossetie, et le tank écrase la mouche.

Scandale chez les occidentaux, c'est pas gentil de tuer des gens, nous on fait pas ça, sauf en Irak en Iran, en Afghanistan, en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Je suis contre la guerre, je suis contre toutes les guerres, même quand il faut se défendre, je préfère chercher ailleurs des solutions. Parfois, il n'y en pas, c'est vrai, alors il faut la faire. Mais généralement si on cherchait à voir différemment, on trouverait des solutions.

Nous ne trouverons pas de solutions dans le territoire et le problème ossète. Les poussées nationalistes Ossètes ou Georgiennes ne sont que des créations idéologiques, évoquons l'Histoire, elle aime tant les morts.

Mais si on regarde à une autre échelle, on voit que la Pologne comme la Georgie ont demandé de participer à l'Otan. Cela veut dire que l'Otan pourra installer des missiles qui menaceront les grandes villes russes sans que les anti-missiles aient le temps de réagir, c'est trop près. Et cela le pouvoir Russe ne peut en aucun cas le permettre.

Les Russes ont décidé de peser le plus fort possible en Georgie, de dire « non » là-bas, ce qui entrainera un millier de morts. C'est beaucoup mais c'est beaucoup moins que s'ils doivent intervenir en Pologne. Là ça se comptera en dizaines de millions. Une sagesse qui m'étonne de se pouvoir qui a l'habitude de manquer de subtilité.

Aujoud'hui, les USA et l'Otan sont en train de doubler ( au moins) le nombre de bateaux de guerre en mer Noire. C'est vraiment de la provocation.

Il reste un espoir, que la politique impérialiste des Républicains américains soit battue en novembre. Et que Bush ne se lance pas dans la guerre avant, pour s'assurer que le prochain gouvernement ne puisse que continuer sa politique.

Merkel et Sarko devrait se taire un peu. Le chauffage vient de Russie, et il risque de faire froid cette hiver.