La difficile défense de la science

Les curés de toutes sortes savent que le plus puissant pouvoir vient du contrôle du discours. L'université est une extension du temple ou de la mosquée. Notre siècle n'est ni pire ni meilleur que les autres.

Pourtant contre l'obscurantisme des idéologues et des religions, est apparu un nouvel outil, qui s'appelle la science. Ça n'a rien à voir avec l'encyclopédie, avec un corpus de faits établis, mais au contraire par un système d'échanges très rapides entre chercheurs, qui fait que chaque hypothèse, chaque énoncé est immédiatement contesté par d'autres chercheurs dans la recherche d'un certain consensus, ce qui permet d'avancer dans la découverte du monde. Cela ne veut pas dire que ce consensus ne sera pas contesté, il le sera mais vers des bases plus solides. Les développements de Newton n'ont pas été démolis par la Relativité d'Einstein, ils ont été décrits comme un cas particulier d'une vision plus large du réel.

Pour ceux qui s'intéressent à l'épistémologie, je viens de dire que je m'oppose aux thèses d'un Kuhn ou d'un Karl Popper. La science n'est pas une idéologie, une religion comme les autres. La science est maintenant une conversation entre chercheurs qui créent des modèles décrivant le mieux possible la réalité. Un modèle donc un discours, qui tente continuellement de se raffiner.

Dans ce contexte, les idéologues ont beau jeu d'affirmer que la science est imprécise, elle l'est, de moins en moins, mais elle l'est. Ils ont aussi beau jeu de dire que c'est contestable, parce que c'est le but même du processus de construction de la connaissance.

Parce que les enjeux économiques sont extraordinairement importants, ce sont les recherches sur les modèles climatiques qui sont actuellement les plus contestés par les idéologues. Des entreprises investissent des sommes énormes, pour fausser les termes du débats.

Le New-York Times par exemple, montre que dans les états producteurs de charbons aux USA, les météorologues des télévisions contestent les changements climatiques alors que dans les états côtiers, ils les appuient. En France, les climatologues partent en guerre contre Allègre et les chevaliers de la terre plate, la ministre ne veut évidemment pas se prononcer. Pire l'Université East Anglia vient de valider les données du groupe qui avait fait l'objet d'un vol juste avant la conférence de Copenhague, avez-vous vu bien des articles de journaux qui en parlent ?

400 ans après, Le Pape a dit que l'église avait eu tort de condamner Galilée. Nous n'avons plus 400 ans, nous en avons à peine dix, et même cela je n'en suis pas sûr. Le bon sens finit par triompher sur la bêtise, mais l'humanité risque de disparaître avant. C'est ce que je rappelle aux curés en tout genre quand j'en rencontre un.