Mais de quoi les garçons ont-il peur?

Les garçons auraient peur de l'Amour. Réactions comparées.

C'est l'excellent billet du Barbare Érudit qui m'a mis sur la piste. La peur... la peur de l'autre.

Les Québecois ne veulent plus draguer... et si c'était une des causes. Pas la seule, mais si c'était un facteur parmi les autres.

Une amie française me dit que les filles ne pensent qu'à leur mettre le grappin dessus. Je ne sais pas si ça compte, si les garçons pensent aussi loin. Non simplement un garçon pense d'abord à faire l'amour. On ne fait l'amour que nu, et pour cela il faut accepter de se montrer tel que nous sommes, sans possibilité de mentir, en d'autres termes s'accepter. Le long terme n'est envisagé que beaucoup plus tard.

Si j'ai compris quelque chose des différences culturelles, un garçon français qui oserait simplement laisser penser qu'il a peur serait immédiatement classé parmi les impuissants, les incapables, un non-mâle méprisable tant par les femmes que par les hommes. J'exagère sans doute un peu dans la description, mais c'est pour faire image.

En même temps, je me demande si un garçon québécois qui ne montrerait que de l'assurance et la certitude de sa supériorité de mâle ne serait pas tout de suite ridiculisé et classé parmi les ados qui ont besoin d'apprendre à vivre. Ce serait la marque d'un manque de sincérité, d'une fatuité tentant de masquer une plus grande faiblesse.

Ça prend passablement d'hormones pour nous troubler le cerveau au point d'accepter de se montrer nu devant l'autre. On ajoute un peu d'alcool et on tamise la lumière, surtout ne pas mettre les détails en évidence. Après viendra le grand plaisir de découvrir ton corps avec mes lèvres, centimètre par centimètre, poil par poil. Mais pour la première rencontre, il faut accepter de baisser la garde, prendre le risque.

Reste à savoir si c'est la peur d'être vu ou de se voir qui est la plus importante.